Bogotá (Agence Fides) – « L’amitié constitue une forte motivation pour travailler, la véritable amitié nous aidant à surmonter les frustrations et nous rendant sages. Aujourd'hui à Bogotá et en Colombie, dans les quartiers et les rues, nous avons encore la possibilité de créer des rapports sociaux basés sur l'amitié ». L'appel diffusé hier, 14 septembre, provient de l'Archevêque de Bogotá, S.Exc. Mgr Luis José Rueda Aparicio, qui décline dans ce cadre sept aspects de l'amitié sociale.
1. Amitié sociale et vérité : « la vérité est à la base de l'amitié. Nous pouvons penser différemment mais nous sommes amis si nous sommes sincères.... la vérité est distribuée dans la conscience de tous, en petites portions qui ont besoin et se complètent réciproquement. La vérité nous libère d'esclavages tels que la diffamation, le mensonge, l'hypocrisie ».
2. Amitié sociale et dialogue : « le dialogue est à l'origine de l'amitié sociale. Lorsque les présumés ennemis osent dialoguer, ils trouvent des points de confluence dont ils n'étaient pas conscients. Les moyens de communication et les réseaux sociaux devraient nous aider à construire l'amitié sociale. Le dialogue nous libère de l'autoritarisme et de la recherche de solutions aux conflits au travers de moyens armés ».
3. Amitié sociale et pardon : l'amitié grandit lorsque nous acceptions d'être imparfaits et que nous apprenons à demander pardon... Le pardon évite la destruction de ceux qui se trompent et les accueille même, les corrige, les relève et les rénove. Le pardon nous libère de la vengeance, de la colère et du ressentiment ».
4. Amitié sociale et humilité : « ceux qui se font serviteurs d'autres personnes donnent le mieux de ce qu'ils ont, en recherchant le bien commun. Nous avons besoin de responsables humbles. Ceux qui veulent être de véritables responsables se mettent volontiers au service de tous. L'attitude de service nous rend humbles et l'humilité nous libère de l'arrogance, de la superbe et de la vanité ».
5. Amitié sociale et confiance : « Reconstruire la confiance entre les personnes nous permet d'avancer jusqu'à récupérer la confiance dans la société et dans les institutions. Ceci requiert d'humaniser les institutions afin qu'elles se mettent décidément au service des personnes. La confiance nous libère du fait de nous sentir persécutés les uns par les autres, de ne pas être protégés ou dominés par les institutions ».
6. Amitié sociale et austérité : « l'austérité alimente en nous une attitude de gratitude. Elle nous enseigne également à voir le monde en tant que maison commune. Elle nous motive à être solidaires dans l'usage de ce que nous avons et la correcte utilisation des biens qui sont au service de tous ».
7. Amitié sociale et spiritualité : « La spiritualité encourage la rencontre avec soi-même, avec les autres et avec l'amour c'est-à-dire avec Dieu. Sans spiritualité, l'amitié sociale ne dispose pas de fondations solides parce que la spiritualité confère à l'amitié sociale la qualité et le caractère transcendant de la dignité humaine ».
L’Archevêque de Bogotá conclut en rappelant que tous les colombiens sont appelés à combattre afin de surmonter l'inimitié sociale. « Nous ne pouvons demeurer indifférents. Cherchons ensemble les causes structurelles profondes de nos conflits sociaux et contribuons à trouver des solutions privées de violence, d'homicide et de haine. La vie, la réconciliation et la paix exigent aujourd'hui notre contribution au travers d'attitudes réelles de travail en faveur de l'amitié sociale ». (SL) (Agence Fides 15/09/2020)