San Juan (Agence Fides) – La publication de 900 pages de « messageries privées » rapportant des conversations entre le gouverneur, Ricardo Roselló, et ses ministres entre novembre 2018 et janvier 2019, dans lesquelles ils se moquaient des femmes, des homosexuels, des obèses, des personnes handicapées, des malades et même des morts, a déchainé une protestation générale dans un pays depuis longtemps en crise. Les messages publiés sont offensants, misogynes, railleurs et discriminatoires à l’égard d’hommes politiques, de journaliste et de personnes célèbres- Les textes des conversations, extraites de l’application de messagerie Telegram, ont été divulgués par le Centre pour le journalisme d’investigation de Porto Rico.
Le gouverneur, au travers d’un acte public, a informé qu’il s’agissait de « conversations privées » mais lorsqu’ont été rendues publiques toutes les affirmations négatives, y compris dans le cadre de phrases très offensantes, sur les syndicats, ceux-ci se sont unis et sont descendus dans les rues. Hier, plus de 100.000 personnes ont manifesté dans la seule capitale contre le gouverneur. Un groupe de manifestants s’est rendu en face du palais du gouverneur en vue d’une protestation silencieuse et pour honorer les victimes de l’ouragan Maria qui a bouleversé Porto Rico voici un an. Personne ne sait avec exactitude combien de personnes sont mortes durant l’ouragan en ce que le gouvernement a géré toutes les informations à cet égard, y compris les aides y afférant. On estime que ce nombre a été de quelques 4.650 sinon plus. Les messages privés publiés rapportent également des phrases irrévérencieuses à l’égard des cadavres se trouvant à la morgue durant la catastrophe en question.
Un autre motif justifiant la protestation populaire consiste dans la gestion frauduleuse des marchés publics découverte dans le cadre de ces échanges télématiques privés. Les portoricains souffrent en effet depuis longtemps pour demeurer sur leur ile malgré les taxes, le cout de la vie élevé et l’inexistence de services sociaux de base.
Les dernières dépêches d’agence indiquent qu’hier soir ont eu lieu différents affrontements violents entre des manifestants et la police. (CE) (Agence Fides 19/07/2019)