Ouagadougou (Agence Fides) – « Les victimes des attaques contre les catholiques ne sont pas choisies au hasard. Sont frappés les prêtres et, parmi les laïcs, les catéchistes » indiquent à l’Agence Fides des sources de l’Eglise au Burkina Faso où, en l’espace d’un mois, la communauté catholique a subi trois attaques mortelles.
« Prenons par exemple l’attaque du Dimanche 12 mai à Dablo (voir Fides 13/05/2019) – déclarent nos sources. Les terroristes ont demandé, après avoir encerclé l’église, à ce que sortent le prêtre et le catéchiste. Le Curé, le Père Siméon Yampa, a été immédiatement tué. Le catéchiste, en revanche, est parvenu à fuir. Les terroristes ont alors tué cinq fidèles ».
« Le lendemain, 13 mai, à Singa, sur le territoire de la commune de Zimtenga, dans la même région du Sahel que Dablo, les terroristes ont attaqué les fidèles qui revenaient d’une procession mariale (voir Fides 14/05/2019). Dans ce cas également, les terroristes ont tiré de la foule des fidèles quatre personnes dont au moins trois semblent ne pas avoir été choisies au hasard. Il s’agit d’un laïc longtemps Président de la communauté catholique locale, et de deux personnes qui avaient des charges dans le domaine de la formation » ajoutent les sources.
« Notre impression est que les agresseurs aient frappé à coup sûr, et choisissant de frapper les responsables de la communauté locale des fidèles » affirment les sources qui ont demandé à conserver l’anonymat pour raisons de sécurité.
« Dans le cadre de la dernière attaque, intervenue Dimanche dernier, 26 mai, à Toulfé (voir Fides 27/05/2019), les terroristes ont également recherché le catéchiste. Les auteurs de ces attaques non seulement contre les catholiques mais également contre d’autres confessions chrétiennes, semblent avoir pour but de déstabiliser le Burkina Faso et avec lui d’autres Etats limitrophes. Jusqu’ici, les différentes fois ont vécu pacifiquement, les unes à côté des autres. Ceux qui commettent ces crimes viennent du dehors » concluent les sources.
Le 28 avril avait été touchée un temple protestant à Silgadji, son pasteur ayant été tué. Le 15 février dernier, dans le cadre d’une attaque contre le poste de contrôle de Nohao, à la frontière avec le Ghana, avait trouvé la mort le Père Antonio César Fernández Fernández, missionnaire salésien de nationalité espagnole (voir Fides 16/02/2019) alors que l’on demeure sans nouvelles du Père Joël Yougbaré, Curé de Djibo, disparu dans le nord du pays le Dimanche 17 mars (voir Fides 20/03/2019) tout comme du Père Pier Luigi Maccalli, missionnaire italien de la Société des Missions africaines enlevé dans la nuit du 17 au 18 septembre de l’an dernier. L’alarme concernant de possibles attentats contre des églises a été en outre étendu au Ghana voisin (voir Fides 24/05/2019). (L.M.) (Agence Fides 28/05/2019)