AMERIQUE/COLOMBIE - Projet Tumaco, un peuple abandonné rêvant un avenir meilleur

vendredi, 17 mai 2019 situation sociale   droits fondamentaux   eglises locales  

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Projet Tumaco, un peuple abandonné rêvant un avenir meilleur

Tumaco (Agence Fides) – Le Projet Tumaco de dialogue social pour la vie et la justice proposé par la Pastorale sociale-Caritas de Colombie, se poursuit en compagnie d’autres organismes locaux de la zone, en travaillant à la restauration du tissu social au sein de la communauté.
Fides a reçu de la Conférence épiscopale de Colombie des mises à jour sur le projet, conduit par S.Exc. Mgr Orlando Olave Villanoba, Evêque de Tumaco, qui continue à impliquer la population en vue d’un développement social et économique.
De janvier 2017 à février 2018, le pain quotidien à Tumaco a été : homicides sélectifs, extorsions, lettres de menace, accidents provoqués et explosions de mines antipersonnel, des causes qui provoquent le déplacement forcé d’une partie de la population. « La terreur commande sur cette terre » avait indiqué l’Evêque, en relatant la terrible situation.
« Toutefois, cette région du pays a dans son essence une très grande richesse humaine et naturelle, des dons qui permettent de penser qu’il est possible de construire une histoire différente. Sur cette base, voici un an, le peuple de Tumaco, las des inquiétudes provoquées par la violence sous ses différentes formes et accompagné par l’Eglise et les institutions de la région a décidé de s’y opposer de manière ferme, comme cela est exprimé dans la présentation du projet qui s’est désormais fixé pour objectif de créer une conscience dans l’ensemble de la Colombie ou, selon les paroles de l’Evêque, « pour regarder Tumaco avec d’autres yeux : un lieu où la population espère dans la mesure où il existe une seconde chance ».
L’Evêque signale ce dont la zone a actuellement particulièrement besoin, à savoir la sécurité, la santé, le développement économique, l’instruction publique, les infrastructures et une attention particulière envers les jeunes. Dans le même temps, il indique que les différents comités sont déjà à l’œuvre : celui pour l’éducation, celui des infrastructures comme celui intitulé « Unis pour Tumaco » qui regroupe des professionnels aptes à réactiver l’économie du port, mais aussi à assurer les travaux de réfection des routes provinciales et d’autres voies de communication. « Un développement allant dans ce sens devra réduire les délais du transport des marchandises, donner un élan au commerce et permettre d’augmenter le tourisme » peut-on lire dans la note parvenue à Fides. Nombre de ces choses dépendant du Comité pour la sécurité, qui collabore avec les services judiciaires de la région pour redonner confiance dans les institutions en contrôlant et dénonçant les groupes criminels qui cherchent à menacer les responsables et à provoquer des violences.
Malheureusement ce projet est mené alors que, dans le pays, tant des responsables des droits fondamentaux que d’anciens membres des FARC qui ont signé l’accord de paix continuent à être tués. Un signe positif a cependant été donné par le gouvernement au travers de la création d’une Commission chargée de suivre la situation, même si, pour l’heure, la violence ne se calme pas.
De Tumaco pourra peut-être arriver pour l’ensemble du pays un message exprimé en plusieurs occasions par le Père Arnulfo Mina, prêtre local que la population voulait voir au poste de maire : « Nous ne devons pas regarder l’autre comme un ennemi mais nous devons chercher la réconciliation. Nous devons travailler avec les jeunes pour créer une conscience du fait que ce sont eux qui portent la paix dans les familles et au sein de la société. Il s’agit de l’histoire d’un peuple qui, malgré l’abandon, rêve d’un avenir meilleur ». (CE) (Agence Fides 17/05/2019)


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