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Niamey (Agence Fides) – « Au fond, la mission n’est rien d’autre que devenir otages des pauvres et de l’Evangile, comme l’a fait le Dieu qui a « pris en otage » le Père Pierluigi [Maccalli NDT] » indique à l’Agence Fides le Père Mauro Armanino, missionnaire de la Société des Missions africaines (SMA) à Niamey, commentant l’enlèvement de son confrère, le Père Pierluigi Maccalli, intervenu le 17 septembre au soir. Le missionnaire en question résidait dans le village de Bomoanga, « un lieu qui ne figure pas sur les cartes géographiques de la région » relève le Père Armanino.
Le missionnaire rappelle que la chambre du Père Maccalli « était ouverte 24 heures par jour pour accueillir des visites, des malades et des nécessiteux à la recherche d’aide. Il n’était pas rare que, de nuit, quelqu’un frappe à sa porte et qu’il lui ouvre sans aucune retenue malgré les tensions existant sur zone », du fait de la présence de différents groupes armés et d’autodéfense, nés pour lutter contre la criminalité locale. « Cependant personne n’imaginait que le djihadisme aurait pu s’infiltrer parmi eux » relève le Père Armanino.
Il s’agit – rappelle à Fides le missionnaire – du huitième otage dans la zone du Sahel, le dernier par ordre chronologique étant un opérateur humanitaire allemand, enlevé en avril dernier à la frontière avec le Mali dans la même zone où opèrent les groupes armés. Le Père Armanino conclut : « [Le Père] Pierluigi [Maccalli] se sentait otage de la population, des enfants malades qu’il conduisait en ville et de ceux qui avaient des problèmes liés à la nourriture. Il a organisé des voyages internationaux pour assurer des soins médicaux à ceux qui ne pouvaient les recevoir sur place et depuis longtemps il avait commencé à réunir et accompagner des jeunes, des adultes et des familles. Son église était vraiment l’église des pauvres, authentiques rois de sa vie. C’est pourquoi il appelait son église la « basilique des pauvres ». (AP/MA) (Agence Fides 24/09/2018)