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Mbandaka (Agence Fides) - A Mbandaka, ville de 1,2 millions d’habitants en République démocratique du Congo, est en cours une grande campagne de sensibilisation et de prévention du virus Ebola, dont une épidémie a explosé le 8 mai dernier dans la province nord-ouest d’Equateur (voir Fides 22/05/2018).
Grand est l’engagement du gouvernement et des ONG internationales même si nombre des initiatives les plus efficaces sont menées par la communauté locale et les responsables de l’Eglise. Au sein de l’Archidiocèse de Mbandaka-Bikoro, par exemple, la célébration des baptêmes et des obsèques a été suspendue pour éviter le risque de transmission du virus.
« L’Ebola est réel, il existe vraiment » a souligné le responsable de la communauté de Mbandaka dans le cadre d’un rassemblement improvisé non loin d’un marché de la ville. « Nous ne pouvons pas jouer sur ce thème pas plus que nous ne devons écouter les rumeurs et les mensonges qui se répandent et indiquent qu’il s’agit d’une fable, d’une conspiration internationale ou de conséquences de la sorcellerie ».
Les enseignants des écoles de Mbandaka insistent auprès des élèves afin qu’ils lavent leurs mains et contrôlent leur température avant le début des cours, outre à leur avoir enseigné une petite chanson intitulée « Ebola, va-t-en ! » que les enfants chantent également chez eux.
Des rumeurs recueillies dans les rues de la ville, il ressort que nombre sont ceux qui prennent au sérieux les dangers que présentent l’épidémie, même si d’autres ignorent les risques et même nient l’existence du virus ou affirment qu’il s’agit de nouvelles tendancieuses diffusées dans le cadre d’une conspiration.
En outre, nombreux sont ceux qui s’adressent encore aux guérisseurs traditionnels ou aux sorciers, comme Papa Nganga, et croient que l’Ebola constitue un produit de la sorcellerie.
Dans une déclaration diffusée dans la presse locale, Papa Nganga a déclaré : « J’ai seulement besoin que les ONG et le Ministère de la Santé s’arrêtent de dépenser de l’argent et qu’ils m’apportent tous les malades d’Ebola. Mes ancêtres m’ont garanti et autorisé à guérir quiconque en deux jours ».
Il s’agit du 9ème épisode depuis que le premier cas d’Ebola a été découvert en 1976. Depuis le 8 mai dernier, 58 cas ont été enregistrés et selon l’OMS, il y aurait eu jusqu’ici 27 morts dont trois confirmées. (AP) (Agence Fides 13/06/2018)