Abuja (Agence Fides) – « L’Eglise doit continuer à corriger la narration historique déformée de l’idéologie fondamentaliste qui identifie le colonialisme et la civilisation occidentale avec le Christianisme » affirment les Recteurs des Séminaires du Nigeria dans la déclaration publiée au terme d’une rencontre de travail tenue début mai en l’Ecole spiritaine de Philosophie sise à Isienu, Nsukka.
Le document intitulé « le témoignage chrétien face à la militance islamique » retrace brièvement l’histoire de l’islam au Nigeria, en soulignant que, déjà au XIX° siècle, la lutte contre la pénétration coloniale britannique de la part du prédicateur islamiste d’ethnie Fulani Uthman dan Fodio, avait « levé le drapeau de la pureté islamique et du rejet complet de la culture occidentale ».
Un siècle et demi plus tard, Boko Haram et les bergers Fulanis ont repris cette même ligne idéologique de rejet de la civilisation occidentale. Boko Haram a perpétré « des attaques incessantes contre les églises et les écoles, les communautés et les agences de sécurité, causant la perte de milliers de vies humaines et de propriétés. Maintenant, les bergers Fulanis tuent, pillent et occupent des territoires sans que le gouvernement ne soit en mesure de les arrêter ».
« Ces groupes – soulignent les Recteurs des Séminaires – sont motivés par l’idéologie selon laquelle l’islam doit régler tous les aspects de la vie et surtout, pour eux, la civilisation occidentale est antithétique de l’islam et il n’est pas possible pour l’islam de coexister avec la démocratie et avec ceux qu’ils appellent infidèles ».
Pour lutter contre ces tendances, le document suggère d’éliminer l’ignorance « qui joue un rôle vital dans l’histoire du fondamentalisme ». « C’est pourquoi l’Eglise et le gouvernement doivent continuer à promouvoir l’éducation de base et créer des écoles là où elles n’existent pas encore ».
Les chrétiens doivent en outre promouvoir des politiques de développement économique, de défense de la démocratie et des droits fondamentaux, in primis celui à la vie, en demeurant unis dans la profession de leur foi et dans le témoignage de l’amour du Christ. (L.M.) (Agence Fides 25/05/2018)