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Chocò (Agence Fides) – Environ la moitié des personnes ayant été contraintes à se déplacer en Colombie en 2017 étaient originaires du département de Chocò, dans le sud-ouest du pays. C’est ce qu’a fait remarquer le Directeur du Secrétariat national de la Pastorale sociale, Mgr Hector Fabio Henao. « Quelques 11.000 personnes ont été évacuées et quelques 5.000 d’entre elles proviennent du Chocò » a déclaré Mgr Henao aux micros de la radio locale « La FM », ajoutant que « le département traverse actuellement un moment critique ».
Même si l’Eglise a indiqué précédemment que le cessez-le-feu entre le gouvernement et la guérilla de l’ELN (armée de libération nationale) se déroule correctement depuis le 1er octobre, Mgr Henao a déclaré que la situation au Chocò est critique, parce que, dans cette zone, confluent d’autres organisations criminelles qui attaquent la population civile. En ce sens, il estime nécessaire que le gouvernement et l’ELN se réunissent afin d’améliorer la situation de cette population si durement éprouvée. En différentes occasions, Fides a rendu compte de la dénonciation faite par S.Exc. Mgr Juan Carlos Barreto, Evêque de Quibdo, qui a demandé « des investissements sociaux pour bloquer la violence » (voir Fides 01/09/2017). Le cessez-le-feu entre l’armée et la police d’une part et l’ELN de l’autre, fruit d’un accord entre les parties (voir Fides 02/10/2017), se prolongera jusqu’au 9 janvier prochain et comprend l’engagement de la guérilla à suspendre les enlèvements et les attaques contre les infrastructures pétrolières du pays. Toutefois, les actes de violence qui ont lieu dans la campagne et les lieux éloignés des villes, sont toujours fréquents.
Voici deux jours seulement, l’Evêque de Neiva, S.Exc. Mgr Froilán Tiberio Casas Ortíz, a dénoncé le meurtre de 6 paysans dans la zone de Tumaco. Le 5 octobre dernier, au cours d’une opération de police visant à éliminer des plantations de coca, un affrontement a eu lieu entre paysans et forces de l’ordre qui a provoqué la mort des 6 paysans précités et 20 blessés. Les autorités prennent actuellement des mesures mais la situation continue à demeurer tendue sur zone. La première réaction de la population est une réaction d’impuissance à laquelle succède la fuite. Alors que dans certaines zones de la Colombie, la population continue à souffrir, un effort visant à poursuivre sur le chemin de la paix vient de l’Eglise qui, ces jours-ci, à Bogotá, capitale nationale, tient son VII° Congrès national de réconciliation, promu au travers du Secrétariat de la Pastorale sociale. Le Congrès, intitulé « La Colombie est capable de réconciliation », se tient un mois après la visite apostolique historique du Pape François, à un moment caractérisé par le processus d’application de l’accord de paix entre le gouvernement et l’ancienne guérilla des FARC d’une part et par la phase de cessez-le-feu bilatéral entre le gouvernement et la guérilla de l’ELN de l’autre. L’objectif du Congrès, qui s’achèvera le 13 octobre, est de recueillir des propositions d’expériences internationales de construction de la paix, d’analyser l’état d’avancement, les défis et les opportunités relatifs à l’observance et à la mise en place des accords de paix. (CE) (Agence Fides 12/10/2017)