Internet
Delhi (Agence Fides) – A Delhi, il existe un périodique rédigé et publié par les enfants des rues. Il s’agit de Balaknama, qui en hindi signifie « Voix des enfants ». Il présente des articles authentiques et poignants sur des thèmes tels que les abus sexuels, le travail des mineurs ou les violences de rue, tous traités du point de vue des victimes réelles. Toutefois, les jeunes qui participent à cette aventure racontent également des histoires pleines d’espérance sur les choses positives qui arrivent dans la rue. Les enfants qui travaillent à la réalisation de ce tabloïde célèbre ont des origines différentes. Par exemple, l’actuel éditeur, qui a 17 ans, lave des voitures pendant la journée pour gagner sa vie. D’autres sont balayeurs, font de petits travaux occasionnels dans les bars ambulants, dans les gares routières ou ferroviaires. Pour les enfants en question, Balaknama représente une manière de raconter à la population les problèmes qu’ils affrontent au quotidien. Nombre d’entre eux ne savent ni lire ni écrire. Des amis et collègues se prêtent alors pour transcrire leurs histoire dans les colonnes du périodique. N’ayant pas la possibilité d’accéder à Internet ou à un fax, la majeure partie des correspondants raconte au téléphone à leurs collègues du bureau de Delhi leur propre reportage. Une réunion éditoriale a lieu deux fois par mois pour décider quelles histoires publier. Le journal les rencontre sur leurs lieux de travail pour écouter et recueillir leurs histoires. En circulation depuis 2003, le tabloïde de huit pages couvre sept villes et est devenu partie intégrante de la vie de quelques 10.000 enfants des rues. Selon les estimations du gouvernement indien, ce sont plus de 400.000 enfants qui vivent dans les rues du pays, à raison de 314.700 répartis entre Bombay, Calcutta, Madras, Kânpur, Bangalore et Hyderabad et quelques 100.000 dans la seule ville de Delhi. (AP) (Agence Fides 03/10/2016)