Zamboanga (Agence Fides) – « L’avenir de la paix à Mindanao a besoin de personnes qui agissent avec courage et miséricorde. J’espère que tous pourront s’unir à cette mission qui consiste à construire ensemble une grande famille au sein de laquelle se respecter et s’aimer comme des frères et des sœurs ». C’est ce qu’affirme, dans une note envoyée à Fides le Père Sebastiano D'Ambra, PIME, fondateur du Silsilah Dialogue Movement, mouvement islamo chrétien actif à Zamboanga, dans l’île de Mindano, alors que la population de l’île en question est encore bouleversée par le grave attentat perpétré contre le marché de la ville de Davao, sise elle aussi dans cette même île, le 2 septembre dernier, lequel a fait 14 morts et 71 blessés.
Suite à l’attentat, le Président des Philippines, Rodrigo Duterte, a proclamé l’Etat d’urgence nationale qui donne le pouvoir aux forces armées, et non plus seulement à la police, d’intervenir pour protéger la sécurité dans la société.
L’attentat a été revendiqué par le groupe terroriste islamique Abu Sayyaf, qui se proclame aujourd’hui proche du prétendu « Etat islamique », ayant créé de nouvelles fractures dans la mentalité commune ainsi qu’une plus grande méfiance envers les musulmans. « Je vis ma mission de dialogue et de paix au travers du Mouvement Silsilah, composé de chrétiens et de musulmans. Au fil des ans, j’ai développé des amitiés avec de nombreux musulmans. Je crois encore possible de construire ensemble une société harmonieuse en partant de la spiritualité qui unit les êtres humains en tant que partie intégrante de la même famille créée par Dieu » remarque le Père D’Ambra.
A ceux qui sont pessimistes face à un conflit qui semble sans fin, le missionnaire, qui œuvre à Mindanao depuis 1977, répond : « Nous continuons à représenter un signe d’espérance malgré les difficultés. Nous faisons ce qui nous appartient, ce qui pour nous est une mission, et je vois des signes d’espérance, notamment grâce à notre présence. Le dialogue n’est pas une stratégie mais est fondé sur la spiritualité de la vie en dialogue en tant qu’expression de l’amour. Pour nous, le dialogue ne constitue pas seulement un moyen mais un objectif en soi ». (PA) (Agence Fides 07/09/2016)