Kinshasa (Agence Fides) – Dans le sud du Lubero, au Nord Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, les relations entre les communautés Hutus et Nandes se sont depuis quelque temps détériorées, dégénérant en conflit, indique une note envoyée à l’Agence Fides par le Réseau Paix pour le Congo. Le Nandes accusent les Hutu congolais d’être complices des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), un groupe armé d’origine rwandaise mais actif dans l’est de la RDC et souvent à l’origine d’atroces violences perpétrées contre la population congolaise. Ils sont accompagnés de leurs familles respectives.
Depuis un certain temps, les Nandes dénoncent l’occupation anarchique de leurs terres par les Hutus et l’implication de ces derniers dans les crimes contre l’humanité commis par les FDLR: massacres de civils, enlèvements, assassinats de leaders locaux et de chefs coutumiers, pillage des cultures et incendies de villages, selon une stratégie d’occupation des terres, sans aucun respect de la loi coutumière locale. Pour se protéger, les Nande ont à leur tour créé leur propre milice, le groupe armé "Mai-Mai Yira", devenu plus tard l’Union des Patriotes pour la Défense des Innocents (UPDI).
La note souligne que « le conflit social entre les deux communautés risque de se transformer en conflit ethnique. Pour éviter cela, on a avancé plusieurs recommandations ».
Parmi ces dernières se trouvent : le renforcement de la présence militaire pour neutraliser tant les FDLR que les différentes milices Mai-Mai, auxquelles chaque communauté tend à s’adresser pour être protégée ; le déploiement de la Police nationale congolaise (PNC) afin de maintenir l’ordre dans les zones libérées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ; le rapatriement au Rwanda des membres des FDLR qui se sont déjà constitués ou qui se constitueront auprès de l’armée ou de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC) ; l’ouverture urgente d’une enquête indépendante, tant nationale qu’internationale, visant à déterminer les mandants et les exécuteurs des attaques contre les villages, des enlèvements de personnes et des massacres perpétrés et le lancement de procédures judiciaires à leur encontre ; la gestion transparente des mouvements d’immigration afin de garantir la sécurité de ceux qui émigrent et de rassurer les communautés locales ; le lancement de projets de développement communautaire, visant à réduire le chômage et la pauvreté, qui sont à la base de la violence et de l’activisme des groupes armés. (L.M.) (Agence Fides 30/04/2016)