Tunis (Agence Fides) – « Les affrontements ayant eu lieu à Ben Guerdane font actuellement émerger au sein de la société civile tunisienne le rejet du terrorisme » déclare à l’Agence Fides le Père Jawad Alamat, Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires de Tunisie, où ne sont pas encore achevées les opérations des forces de sécurité visant à dénicher les derniers membres du groupe terroriste qui a attaqué le 8 mars la petite ville de Ben Guerdane, à la frontière libyenne (voir Fides 08/03/2016).
« Il est vrai que les terroristes tués à Ben Guerdane sont tunisiens mais cet épisode démontre que l’Etat islamique ici en Tunisie ne dispose pas d’une base populaire. Qu’il existe des groupuscules qui sont attirés par son idéologie, cela est vrai mais la grande majorité de la population s’oppose à l’extrémisme » souligne le Père Alamat.
« A ce que nous entendons dans les rues et sur les ondes, émerge le sentiment de vouloir s’opposer à l’idéologie extrémiste. Je viens de revenir d’une école où nous avons discuté avec les élèves sur la manière dont contribuer au travers de la culture à la construction d’un pays pacifique et sur la manière dont combattre le terrorisme au travers de l’ouverture à l’autre et du respect de la loi » déclare le Père Alamat.
« Ce sont des discours qui ont émergé à l’occasion des faits tragiques de Ben Guerdane et qui démontrent le rejet total du terrorisme » met en évidence le prêtre. « L’économie tunisienne demeure cependant fragile et ceci rend plus difficile la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. Le facteur économique n’est pas la seule raison pour laquelle les jeunes tunisiens sont attirés par des groupes terroristes. Le facteur idéologique est important également mais il est indubitable qu’une amélioration des conditions économiques enlèverait une puissante motivation au fait de s’enrôler dans les rangs des groupes terroristes » conclut le prêtre. (L.M.) (Agence Fides 11/03/2016)