ASIE/PAKISTAN - Risque d’exécution sommaire pour des chrétiens incarcérés pour blasphème

jeudi, 1 octobre 2015 christianisme   islam   blasphème  

Prêtres au Pakistan

Lahore (Agence Fides) – Quatre chrétiens accusés et arrêtés pour présumé blasphème risquent de faire l’objet d’une exécution sommaire. Ainsi que l’a appris Fides, le pasteur protestant Aftab Gill, Unatan Gill et deux autres chrétiens actuellement détenus à la prison centrale du Pendjab devraient comparaître devant le tribunal le 16 octobre mais la Cour a refusé de leur fournir une escorte. Les membres de leurs familles craignent que, durant leur transfert, ils puissent être tués par des radicaux.
Les quatre hommes sont accusés d’avoir offensé l’islam en publiant, à l’occasion d’obsèques, un certain nombre d’affiches qui utilisaient le mot « rasoul » (en urdu : apôtre), lequel constitue un attribut du prophète Mahomet (voir Fides 20/08/2015). Il y a un mois, le tribunal a rejeté la remise en liberté des chrétiens, concédant en revanche la liberté sous caution au typographe musulman qui avait imprimé les affiches. Au cours de l’instance, affirme l’ONG CLAAS (Centre for Legal Aid, Assistance and Settlement), « le juge a été prévenu en ce que le terme « rasoul » est présent dans la Bible en urdu et que les chrétiens n’avaient aucune intention blasphématoire ».
Maître Imtiaz Shakir, avocat musulman qui défend les chrétiens en question devant le tribunal, commente pour Fides : « le procès est une pure folie. On abuse actuellement du mot rasoul, qui en urdu signifie messager. L’accusation relève du prétexte. L’ensemble du système est polarisé. Les autorités locales cherchent actuellement une occasion pour une nouvelle exécution sommaire ». « Ma religion – poursuit l’avocat – ne me permet pas d’avaliser une injustice semblable. Ces personnes innocentes souffrent actuellement à cause d’une méprise de l’islam. Il s’agit d’un échec du système judiciaire et d’un abus de pouvoir. Non seulement les chrétiens mais tous les citoyens pakistanais qui croient en l’Etat de droit et en la justice devraient élever la voix pour défendre ces innocents ». (PA) (Agence Fides 01/10/2015)


Partager: