Alep (Agence Fides) – Dans la ville d’Alep, épuisée par plus de quatre années de guerre civile, hommes, femmes et enfants traînent toute la journée dans les rues avec des boites en plastique et des bouteilles, recherchant continuellement un peu d’eau à boire. Tel est le scénario angoissant décrit à l’Agence Fides par Samaan Daoud, syro-catholique de Damas, ancien guide touristique depuis longtemps impliqué dans des programmes sociaux et d’assistance dépendant des communautés chrétiennes syriennes, à commencer par ceux lancés par la Société salésienne de Saint Jean Bosco.
« L’urgence en matière d’eau – indique Samaan Daoud – est rendue insupportable par la chaleur suffocante de ces jours-ci. Les églises distribuent sans interruption de l’eau potable tirée de ses propres puits mais la demande est très forte et elles ne parviennent pas à la satisfaire ». La soif de la population est également utilisée comme une arme de pression dans le cadre de la guerre civile qui afflige le pays. « Alep est une ville riche en ressources hydriques – explique Samaan Daoud – mais les groupes armés qui contrôlent les pompes ferment les robinets pour faire pression sur la ville. On ne sait quelles négociations ils tentent d’imposer au gouvernement de Damas et ils utilisent l’approvisionnement en eau comme moyen de chantage. Ceux qui paient le plus haut prix sont les civils qui sont totalement étrangers à cette affaire ».
Sur le terrain des opérations militaires, les développements les plus récents confirment que la solution pour Alep ne pourra être trouvée qu’au niveau international. « La ville est très proche de la frontière avec la Turquie – rappelle Samaan Daoud – et les rebelles n’ont pas de problèmes à recevoir des appuis logistiques, des armes et tout type d’aide de ce côté-là. Au niveau local, peuvent être trouvées seulement des solutions provisoires, fondées sur des équilibres précaires ».
Entre temps, dans la métropole assoiffée et défigurée par la guerre – raconte à Fides Samaan Daoud – les églises chrétiennes non encore détruites par les bombes continuent à tenir vive la flamme de l’espérance contre toute espérance. « Dans la Paroisse des Franciscains, plus de 150 jeunes se rencontrent chaque jour – indique Samaan Daoud – et l’oratoire des Salésiens organise lui aussi des activités estivales pour 500 jeunes. Là, on essaie de sauvegarder chez les jeunes la mémoire de la ville telle qu’elle était auparavant : vitale, gaie, avec de nombreuses possibilités de rencontres. Si vous allez dans ces Paroisses, vous trouvez encore une lueur d’espérance. Elles sont comme des phares lorsqu’ils illuminent les nuits de tempête et rallument l’espérance chez les navigants qui étaient perdus dans une mer sombre et hostile ». (GV) (Agence Fides 18/07/2015)