Beyrouth (Agence Fides) – « Selon un récent sondage, 60% des libanais prennent actuellement en considération l’idée d’émigrer et 35% d’entre eux sont en réalité dans l’attente d’un visa ». C’est ce qu’a indiqué hier le Patriarche d’Antioche des grecs melkites, S.B. Grégoire III Laham, dans son intervention d’ouverture de l’assemblée annuelle du Synode de son Eglise. La réunion des Evêques grecs melkites, en cours à la résidence patriarcale estivale d’Ain Trez, a à son ordre du jour le thème de la famille et les situations d’urgences vécues par les communautés en Syrie. Dans une partie de son discours, cependant, les considérations du Patriarche ont également porté sur les convulsions qui touchent tout le Proche-Orient et poussent les populations à fuir en direction d’autres régions du monde.
En présentant les données du sondage précité, le Patriarche d’Antioche des grecs melkites a souligné que, parmi les potentiels migrants libanais, la majorité est constituée de chrétiens. « Si cela est le cas pour le Liban – a ajouté le Patriarche dans son intervention dont le texte est parvenu à l’Agence Fides – que se passera-t-il dans les pays en voie de moindre stabilité ? Il est nécessaire que nous oeuvrions de toutes les manières possibles afin de chercher à arrêter cette hémorragie ».
Toujours dans la journée d’hier, au siège patriarcal de Bkerkè, a également débuté l’assemblée annuelle du Synode de l’Eglise maronite, présidée par le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Boutros Bechara Rai.
A l’ordre du jour de cette assemblée figurent des thèmes prenants tels que l’état des tribunaux religieux et leur service en matière de crises conjugales, l’enseignement théologique au sein des instituts ecclésiastiques, l’action des missions et des Diocèses maronites en dehors du territoire libanais, dans la diaspora. Cependant, le Patriarche, dans le cadre de son intervention d’ouverture des travaux, a également fait référence à la paralysie politique que connaît la nation. « Aucun libanais authentique – a déclaré entre autre le Cardinal – ne peut tolérer la vacance de la charge présidentielle, qui est entrée dans sa seconde année et augmente les dysfonctions au sein des institutions constitutionnelles, la pauvreté et l’illégalité ». Les Evêques maronites ont prié afin de demander à ce que « la guerre finisse par les voies diplomatiques en Syrie, en Irak et au Yémen » et que soit rétablie et consolidée la paix en Terre Sainte et dans tous les pays du Proche-Orient. (GV) (Agence Fides 16/06/2015)