Damas (Agence Fides) – De 07.00 à 19.00 aujourd’hui, mardi 3 juin, la population syrienne concentrée dans les zones demeurées ou retournées sous le contrôle du régime de Damas est appelée à se rendre aux urnes dans le cadre des élections présidentielles qualifiées de « farce » par l’opposition et par les chancelleries des pays qui la soutiennent. Le Ministère de l’Intérieur a indiqué que les ayant droit sont au nombre de 15,8 millions, y compris les millions de réfugiés se trouvant dans les pays limitrophes à cause du conflit. Dans tout le pays, ont été mis en place 9.600 bureaux de vote. Des sources locales d’Alep et de Damas consultées par l’Agence Fides confirment que dans les deux zones urbaines se trouvant sous le contrôle de l’armée régulière, le flux dans les bureaux de vote est ininterrompu, y compris dans les quartiers où la présence chrétienne est plus importante.
La consultation électorale sert de facto à consacrer le pouvoir du Président Bashar al- Assad, destiné à triompher, en recueillant plus de 90% des voix. Le seul adversaire du Président, à part l’un de ses ministres, est le candidat d’extrême gauche Maher Hajjar. « L’impression est que – explique à l’Agence Fides Sœur Jola Girgis, contactée à Damas – ces années de guerre ont fait augmenter le soutien au Président Assad y compris chez nombre de ceux qui lui étaient auparavant opposés. Dans tous les cas, tous ont compris que, dans les grands jeux du pouvoir politique, le bien du pays ne tient à cœur qu’au peuple syrien et à personne d’autre ».
A Alep, la journée électorale a été précédée par des tirs de missiles et de grenades qui, ces jours derniers, ont touché en particulier le quartier de Meidan, habité par des chrétiens arméniens. « On a compté des blessés et des maisons détruites et de nombreuses familles ont fui leurs demeures, passant la nuit dans les salons des Paroisses » indique à Fides l’Archevêque arménien catholique d’Alep, S.Exc. Mgr Boutros Marayati. « Aujourd’hui, la situation semble calme – ajoute l’Archevêque – mais tout peut arriver d’une minute à l’autre et on ne voit pas comment sortir de cet état d’incertitude continuelle. C’est pourquoi les gens ont peur et ne savent pas quoi faire ». (GV) (Agence Fides 03/06/2014)