Jérusalem (Agence Fides) – C’est une situation en demi-teinte que celle évoquée par le Patriarche latin de Jérusalem, S.B. Fouad Twal, dans son Message de Noël présenté aux journalistes ce matin au Patriarcat. « En cette fin d’année, je dois reconnaître avec vous que le bilan 2012 est mitigé. Il y a eu de bonnes nouvelles et d’autres moins bonnes ».
Dans le message, envoyé à l’Agence Fides, le Patriarche range parmi les événements positifs quelques circonstances dans le cadre desquelles s’est manifestée l’unité des chrétiens : la visite en Terre Sainte du Patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill, l’élection et l’intronisation du Patriarche copte orthodoxe Tawadros II, la décision prise par les Evêques catholiques de Terre Sainte de célébrer Pâques en 2013 suivant le calendrier julien, suivi par les Eglises d’Orient. Parmi les motifs de souffrance, le Patriarche indique la situation de Gaza – où il s’est rendu le 16 décembre dernier – dénonçant « cet embargo qui rend inhumaine la vie quotidienne d’1,6 million de personnes, en fomentant des sentiments d’hostilité permanente envers Israël ». Le Patriarche ne manque pas de mentionner le radicalisme religieux qui met en danger les perspectives de dialogue et de coexistence entre les religions et la profonde consternation éprouvée « face à toutes les profanations de nos couvents et églises, synagogues et mosquées qui offensent chacun. Il faut prendre le mal à sa racine : l’éducation des jeunes dans toutes les écoles ».
Un avis articulé est exprimé par le Patriarche également en ce qui concerne la conjoncture historique vécue par le Moyen-Orient. Selon lui, « tant de préoccupations et de questions se posent. Nous souhaitons plus de stabilité et de démocratie ». Mais, dans le même temps, « la joie de Noël est ternie devant la violence ahurissante en Syrie. Nous sommes pleins de compassion pour les victimes et notre Eglise participe activement à l’accueil des 250 000 réfugiés syriens en Jordanie. Nous prions d’ailleurs pour que la Jordanie garde son équilibre et le bons sens qu’elle a toujours eus ».
Au plan géopolitique, la décision de l’Assemblée générale de l’ONU par laquelle la Palestine est devenue un Etat observateur est saluée par le Patriarche comme « un pas vers la paix et la stabilisation de la région », notamment parce qu’ainsi « Israël pourra traiter d’égal à égal avec un autre Etat pour le bien de tous ». Il est urgent de trouver une « solution juste et pacifique à la question palestinienne » jugée comme à l’origine de tous les conflits de la Région par les Patriarches et les évêques catholiques au Moyen-Orient réunis au Liban, début décembre. Le second et dernier mandat de Barak Obama doit le conduire dès maintenant à agir pour la solution de deux Etats ».
En conclusion, le Patriarche latin de Jérusalem encourage tous les fidèles à « vivre sérieusement l’Année de la foi », rappelant à tous que « la première communauté de Jérusalem peut servir de modèle pour renouveler l’actuelle communauté chrétienne : il faut revenir aux sources, revenir à Jérusalem ». (GV) (Agence Fides 20/12/2012).