Tahiti (Agence Fides) – Bien que confrontée à une perte chronique de clergé local et de personnel missionnaire en l’absence de renouvellement générationnel, la Polynésie française continue à apporter une réponse généreuse à l’Evangile au travers de l’implication toujours plus responsable de laïcs aux missions relevant de la catéchèse et des œuvres de charité.
Le 27 juillet 2012, en l’église de Marie No Te Hau de Papeete a eu lieu la Messe d’investiture des nouveaux « katekita », hommes et femmes qui, au terme d’un parcours de formation appelé « Ecole de la foi » reçoivent les ministères extraordinaires de la communion, du lectorat, de catéchiste et de chantre.
Après l’arrivée des deux premiers franciscains espagnols, Jérôme et Narcisse, qui célébrèrent en 1775 la première Messe à Tahiti, ce fut seulement un siècle plus tard, avec le Protectorat français, que la présence de religieux missionnaires fut mise en place sur l’île grâce à l’arrivée des Oblats de Marie Immaculée (OMI) et des Pères des Sacrés Cœurs (Picpus) dont faisait partie Saint Damien Veuster, qui donna sa vie pour les lépreux dans l’île de Molokai.
La période de la Guerre Froide et les essais nucléaires de la France jusqu’en 1996, donneront une nouvelle qualification stratégique à la Polynésie, apportant une certaine injection de ressources financières de la part du gouvernement métropolitain. Le développement rapide porta à une « mondanisation » de Tahiti qui voit les nouvelles générations être en proie aux vices tels que l’alcool, la drogue et connaître l’un des plus forts taux de suicides du monde.
Le caractère religieux et accueillant de la population est cependant encore présent et le fort taux de catholiques pratiquants laisse espérer dans un avenir meilleur dans le domaine des vocations et de la pastorale.
De nouveaux instituts religieux sont aujourd’hui appelés à œuvrer dans l’archipel du Pacifique comme les Frères franciscains de l’Immaculée qui, conformément à leur charisme kolbien pourraient contribuer également au renforcement de la prometteuse radio catholique qui cherche un nouvel espace dans la sphère publique et dans le monde des media nationaux.
En proie aux revendications indépendantistes, aux scandales touchant le gouvernement local et à une crise de l’emploi, Tahiti a besoin d’une Eglise qui offre une espérance nouvelle et un projet de libération à un moment où la France doit elle aussi affronter les incertitudes et la crise des pays de la zone €uro.
Après la démission pour raison d’âge de l’Archevêque, S.Exc. Mgr Hubert Coppernath, l’Archidiocèse de Papeete, chef lieu de la Polynésie française et dont dépend également le Diocèse des Iles Marquises, est gouverné par Mgr Bruno, un tahitien d’origine, en qualité d’administrateur apostolique.
La présence des Clarisses, qui vivent à Papeete dans le seul monastère contemplatif de Polynésie, est précieuse pour Tahiti. Il s’agit d’une référence spirituelle pour de nombreux fidèles et surtout pour la communauté dynamique des laïcs tertiaires franciscains qui célébreront le 12 août prochain la Solennité de leur Sainte Patronne, en conclusion de l’Année de Sainte Claire. (A.M.B Agence Fides 31/7/2012)