Damas (Agence Fides) – « Il faut urgemment protéger les civils. Le danger est grand que s’ouvre une époque de vengeances et que les civils de Damas soient traités comme des traîtres pour ne pas avoir pris une part active à la révolution » : c’est l’alarme qui parvient à l’Agence Fides de la part d’un certain nombre de familles se trouvant dans les quartiers de Qassaa et Jaramana, où vivent plus de 100.000 chrétiens et druzes. Nombre d’entre eux sont cloîtrés dans les souterrains des maisons, d’autres les ont quitté pour dormir dans les écoles, d’autres familles encore ont fui la ville. Dans les deux quartiers théâtres d’affrontements, se trouvent des centaines de combattants révolutionnaires cachés dans les maisons de la population civile. A Fides, est parvenu l’appel de familles chrétiennes et musulmanes visant à « ne pas impliquer les civils dans les combats en ces heures tragiques et à respecter la Convention de Genève sur la neutralité des habitations civiles ». « Des milliers de civils sunnites, chrétiens, druzes et alaouites vivent dans la peur – remarque une source de Fides présente à Damas – parce que des listes de proscription commencent à circuler.
Damas est paralysée. A cause du conflit, certains quartiers se sont vidés. Dans certaines zones l’eau et l’énergie électrique font défaut. On commence à voir circuler des bandes de pillards. Au cours de la seule journée d’hier, 20.000 évacués ont pris le chemin du Liban. « Parmi les combattants révolutionnaires se trouvent des bandes armées qui ne sont contrôlées ni par l’armée libre syrienne ni par le Conseil national syrien. Qui les empêchera de perpétrer des vengeances et des violences sectaires ? Un mois terrible s’annonce » conclut la source de Fides.
Entre temps, parmi la population civile se répand un esprit de solidarité qui va au-delà de l’appartenance religieuse : en deux lieux symboles de la ville, à savoir la grande Mosquée des Omeyyades et le Sanctuaire de la Conversion de Saint Paul, des jeunes et des adultes, chrétiens et musulmans, se sont réunis pour prier pour la paix et la réconciliation. (PA) (Agence Fides 20/07/2012)