Lilongwe (Agence Fides) – Démission du Président Bingu wa Mutharika dans un délai de 60 jours ou, en alternative, référendum populaire dans les trois mois portant sur la personne du Chef de l’Etat sans quoi la population sera invitée à une campagne de désobéissance civile. Tel est l’ultimatum lancé au terme d’une rencontre de la société civile présidée par le Public Affairs Committee (PAC) en la Cathédrale de Limbe, ancien siège épiscopal du premier Vicaire apostolique, S.Exc. Mgr Louis Auneau, du Shire Vicariate et aujourd’hui centre du Catholicisme de l’Archidiocèse de Blantyre.
« Les 14 et 15 mars entrent de droit dans l’histoire du Malawi » écrit à l’Agence Fides le Père Piergiorgio Gamba, missionnaire montfortain qui vit et œuvre depuis des décennies au Malawi, se référant à la rencontre intervenue, rappelle le missionnaire, « 20 ans après la Lettre pastorale des Evêques catholiques de 1992, lorsque les catholiques conduisaient seuls la rescousse populaire contre le dictateur du moment, Hastings Kamuzu Banda ». « La rencontre de cette année a été œcuménique, avec la participation de toutes les églises et a constitué une rencontre ouverte aux media et aux communications sociales. Les seuls à être absents ont été le parti au pouvoir et ses fidèles » précise le missionnaire.
Dans le document final de la rencontre, on peut lire : « Poussés par les signaux présents au sein de notre société qui mettent en évidence l’actuelle crise gouvernementale de la politique, de l’économie et dans le domaine constitutionnel, et inspirés par le mandat prophétique que nous a laissé notre Dieu, convaincus que Dieu ne change pas les conditions de vie de Son peuple sans que celui-ci ne s’engage à les modifier, nous avons réalisé une analyse sérieuse et critique, sur des questions importantes qui doivent être écoutées si nous voulons nous réapproprier de notre avenir en tant que nation ».
Le document dénonce l’état de la nation, et en particulier l’évolution de l’économie et le manque de respect des règles démocratiques. Le gouvernement a réagi en repoussant l’ultimatum du PAC et a intensifié sa campagne contre l’opposition. Atupele Muluzi, fils de l’ancien Président Bakili Muluzi, a été arrêté suite à des affrontements entre les forces de l’ordre et un groupe de ses partisans, accusés d’avoir incendié un commissariat de police. (L.M.) (Agence Fides 21/03/2012)