Yangoon (Agence Fides) – Le Président du Myanmar, Thein Sein, a accordé une amnistie à quelques 6.300 détenus dont certains sont des prisonniers politiques ou de conscience : c’est ce qu’apprend l’Agence Fides de sources au Myanmar. La démarche accomplie par le gouvernement a été accueillie comme « un signal positif d’ouverture » mais, ainsi que le souligne un prêtre contacté au Myanmar par Fides, « il s’agit en majorité de détenus âgés ou malades ou de criminels de droit commun. Les prisonniers politiques et de conscience libérés sont quelques dizaines, entre militants et moines. Le gouvernement en détient plus de 2.000 et se garde bien de leur restituer à tous la liberté parce que ceux-ci mèneraient une campagne active pour la démocratie ». Selon un certain nombre de sources, les détenus politiques relâchés seraient plus de 100. On notera que les plus importants sont détenus dans des structures éloignées de la ville principale du pays, Yangoon, afin de rendre difficile les contacts avec d’autres militants et les avocats.
La démarche, remarque la source de Fides, « sert surtout à montrer un visage neuf du pays à la communauté internationale ». Au plan intérieur, en revanche, « pourquoi ne pas interrompre la guerre contre les minorités ethniques après l’arrêt des travaux liés à la digue sur l’Irrawaddy ? » se demande le prêtre.
Suite à une manœuvre interne au régime, c’est la nouvelle Commission nationale pour les Droits de l’homme qui a demandé dans une lettre ouverte au Président Thein Sein, d’accorder l’amnistie en tant que geste de magnanimité. Le réseau des étudiants pour la démocratie, « Buayda », contacté par Fides, a cependant accueilli favorablement la mesure, demandant la remise en liberté de ceux qui sont détenus seulement pour des motifs de conscience, de religion ou pour leurs idées politiques. (PA) (Agence Fides 12/10/2011)