Rome (Agence Fides) – Le Règlement 562/2011 adopté par la Commission européenne le 10 juin réduit de 80% les aides alimentaires aux pauvres fournies par le PEAD (Programme européen d’aide alimentaire). Cela signifie que quelques 15 millions d’européens risqueront de souffrir la faim. La Fédération européenne des Banques alimentaires (FEBA) lance donc un appel afin que le Conseil des Ministres européens de l’Agriculture trouve un accord sur de nouvelles formes de financement. Adhèrent à cet appel le Conseil international général de la Société de Saint Vincent de Paul, la Communauté de San Egidio et la Caritas italienne.
Un communiqué de la FEBA parvenu à l’Agence Fides souligne que la décision de la Commission européenne de réduire le budget du programme européen d’aide alimentaire de 500 millions d’€uros à 113 millions d’€uros, aura un grave impact sur les organismes de bienfaisance et sur les organisations non gouvernementales telles que les Banques alimentaires. « En 2010 – poursuit le communiqué – notre réseau a distribué 40% de la nourriture fournie par le Programme européen. Les 240 Banques alimentaires ont réparti 360.000 tonnes de produits alimentaires en direction d’associations caritatives et de services sociaux de 21 pays d’Europe. A leur tour, les organisations de bienfaisance ont distribué ces denrées alimentaires aux indigents sous forme de colis ou de repas. 51% de ces denrées alimentaires provenaient du Programme européen, l’autre partie venant de donations d’entreprises et de collectes locales. En l’absence d’intervention, cette décision portera à une crise grave ».
Le communiqué rappelle que, selon les statistiques européennes, 43 millions de personnes sont en danger de pauvreté alimentaire ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas se permettre un repas adéquat tous les deux jours. La crise financière actuelle contraint certains pays d’Europe à adopter des mesures drastiques et le nombre des personnes en situation de précarité est donc en hausse. Après avoir réaffirmé que « la nourriture est la base de la vie et constitue un droit humain fondamental », le communiqué rappelle que « cette décision a été prise non pas à cause d’un problème de financement mais sur une base juridique. L’application de cette décision pourrait renforcer la perception d’une Europe technocratique qui ne se préoccupe pas du destin des personnes ». (SL) (Agence Fides 28/06/2011)