Ton Le (Agence Fides) – Plus d’un mois après les inondations qui ont lourdement frappé la région centrale du Vietnam, des centaines de milliers de résidents en subissent encore les conséquences. Nombre d’entre eux ont tout perdu. Plus de 250.000 maisons ont été submergées par l’eau et près de 200 ont été détruites. Des milliers de familles ont été contraintes à évacuer et au moins 143 personnes sont mortes. Des cinq provinces touchées, Nghe An, Ha Tinh, Quang Binh, Quang Tri et Thua Thien Hue, cette dernière est celle qui a subi le plus de dommages. Près de 80% des précipitations qui s’enregistrent sur base annuelle dans la province sont tombées en 10 jours seulement. Plus d’un demi million de personnes de la province de Ha Tinh soit près de 70% de la population, ont été touchées dans cette zone en majorité agricole et très pauvre. Cette partie centrale du pays n’en est pas à sa première inondation mais cette année, cette dernière a été particulièrement grave. Les résidents, qui d’habitude conservent les stocks de nourriture dans les greniers, les ont vus disparaître entièrement suite aux inondations, d’autres ont perdu leurs récoltes automnales, leur mobilier, les outils et les semences destinées à la prochaine saison de semailles.
Outre les dommages aux infrastructures, aux routes, aux ponts, au canaux, 2.000 des 3.000 hectares de rizières du district de Vu Quang ont été perdus, faisant peser sur les habitants un risque de famine avant la prochaine récolte de mai. Les agriculteurs les plus touchés reçoivent actuellement des aides alimentaires à court terme de la part d’organisations humanitaires et gouvernementales mais les besoins alimentaires sont très importants. Selon l’OXFAM, organisation engagée dans la lutte contre la pauvreté et l’injustice, la nécessité la plus urgente est de garantir de la nourriture et des moyens de subsistance pour les 3 à 5 prochains mois. Des interventions supplémentaires sont nécessaires afin de favoriser les prochaines récoltes saisonnières, en particulier des semences et des engrais. Des trois saisons de récolte de la région, celle qui s’étend de novembre à avril est la plus importante puisqu’elle représente environ 70% de la production totale annuelle. Le riz, le maïs, les patates douces, les haricots et les champs d’arachides sont en danger si de nouvelles aides ne sont pas mises à disposition. Selon l’OXFAM, la récupération de gains et de ressources alimentaires pourrait demander de trois à six mois jusqu’à la récolte d’hiver et de printemps. Toutefois, pour de nombreuses familles, il faudra plus de cinq ans pour récupérer leurs pertes. (AP) (Agence Fides 26/11/2010)