Mossoul (Agence Fides) – La mission de l’Eglise en Irak est de plus en plus attentive à l’urgence de l’éducation et à la nécessité de l’accès à l'éducation pour les couches les plus pauvres et les plus défavorisées. A la veille de la Journée Mondiale de la Mission, l’Agence Fides met l'accent sur la situation en Irak, où l’Eglise, avec son engagement, contribue au bien et à la croissance de la société. Le nouvel Irak risque l’analphabétisme de masse : un Irakien sur cinq, dans la tranche d’âge compris entre 10 ans et 49 ans, ne sait ni lire ni écrire : c’est ce qu’affirme une étude récente de l’“Inter Agency Information and Analysis Unit” (IAU) des Nations Unies. Chez les femmes, le pourcentage d’analphabètes est plus du double de celui des hommes (24% contre 11%). D'importantes disparités existent aussi entre les zones urbaines (14%) et rurales (25%). L’Unité des Nations Unies, qui a préparé cette étude en septembre dernier, a déclaré que les taux d’alphabétisation ont un impact significatif sur tous les aspects de la vie : emploi, santé, participation à la vie publique, et comportements sociaux. Celui qui est analphabète est désavantagé : les familles dont le chef de famille ne sait ni lire ni écrire ont plus de probabilité de vivre dans des conditions de privation (sans eau, sans eaux usées, nourriture insuffisante, électricité et services). Parmi les jeunes, en particulier, selon l’étude, ceux qui ne savent ni lire ni écrire ont beaucoup plus de difficultés à faire entendre leur propre voix dans les institutions politiques et sociales. Cette étude note l’absence d’une stratégie nationale globale, des fonds insuffisants pour les programmes d’alphabétisation, ainsi qu’une inefficacité de la structure administrative au niveau central, provincial et communautaire pour combattre le phénomène. Elle souligne le manque de coordination entre le gouvernement, la société civile, les ONG et le secteur privé : c’est pourquoi l’Eglise catholique en Irak continue de s’engager dans le secteur de l’éducation : l'archevêque chaldéen de Mossoul, par exemple, a annoncé qu’en janvier 2001 débutera la construction d’une nouvelle école comme signe d’espoir pour le peuple. S. Exc. Mgr Emil Shimoun Nona, 42 ans, nommé en janvier 2010, a déclaré dans une lettre que le diocèse s’efforcera de construire une nouvelle école, dans l’ancien village chaldéen catholique de Karmless. Le village, dit-il, est plein de personnes catholiques déplacées qui se sont réfugiés à cet endroit. La nouvelle école diocésaine, sous le patronage de “Mar Addaya”, “cherche à accueillir les élèves de toutes les religions : chrétiens, musulmans et yazidi, de Karmless et alentours”, à l’automne 2011. L’évêque a exprimé l’espoir que ce projet puisse aider les gens en créant plus d’emplois, mais en donnant aussi aux catholiques “une occasion de faire quelque chose pour se démarquer”. “L’instruction – dit-il – a été un charisme de notre église depuis sa fondation. En 350 après J.-C., c’est dans la ville de Nisibe que nos ancêtres directs fondèrent la première université du monde. Depuis lors, nous avons créé des centaines d’écoles et des universités, et elles ont été reconnues pour leurs importantes contributions en faveur de la culture et de la société en Irak”. (PA) (Agence Fides 23/10/2010 ; 36 lignes, 523 mots)