Hyderabad (Agence Fides) – « La situation est terrible pour tous. Mais nous continuons à voir et à recevoir des nouvelles sur la discrimination dans la gestion des aides humanitaires, au détriment d’hindous et de chrétiens des classes sociales les plus basses : ce sont des pauvres des zones rurales, des personnes déjà méprisées en temps normal, qui aujourd’hui ne sont même pas digne d’un regard », raconte à l’Agence Fides le P. Robert McCulloch, missionnaire de San Colombano à Hyderabad, dans le Sindh. Dans la province, vu les pluies et la crue du lac Manchlar, on enregistre aujourd’hui de nouvelles et importantes inondations dans les districts de Dadu et Jamshoro, qui ont causé l’évacuation d’au moins 25 villages. Dans la région vivent aussi des minorités chrétiennes et hindoues.
Les confirmations sur les discriminations arrivent même de représentants musulmans de la société civile pakistanaise : Junaid Khanzada, un intellectuel et journaliste musulman, ancien président de l’Association de la Presse d’Hyderabad, dit à Fides que « des fonctionnaires gouvernementaux et plusieurs organisations fondamentalistes islamiques ignorent délibérément les besoins des tribaux dans le Sindh : des chrétiens et des hindous des classes sociales les plus basses, classifiés au Pakistan comme appartenant aux “scheduled castes”, appelées en Inde ‘dalit’ ». Selon Khanzada, « dans de nombreux cas c’est la religion, plutôt que la nécessité effective, qui est devenue le critère pour donner de l’aide ».
Ishaq Pangrio, un intellectuel musulman d’Hyderabad, membre de la “Commission pour les droits de l’homme du Pakistan”, une ONG pakistanaise connue, raconte à Fides: “Je suis choqué et alarmé par la discrimination dans la distribution de la nourriture aux réfugiés, que j’ai constatée de mes yeux dans la région de Jati, fortement touchée par les inondations”. Jati est une petite ville du district de Tahtta, dans le Sindh, déjà signalée par l’Agence Fides parmi les lieux habités par les minorités religieuses, qui ont subi des « inondations guidées » suite à la déviation des eaux.
James Francis, catholique, administrateur de l’Hôpital Sainte Elisabeth à Hyderabad, dirige une équipe de médecins et d’infirmiers, parmi lesquels des chrétiens et des musulmans, qui chaque jour visitent deux ou trois camps de réfugiés ou établissements épars de réfugiés dans les districts autour de la ville. L’équipe, qui inclut aussi un médecin femme pour l’assistance aux femmes – apporte des médicaments, visite les malades, dispense des soins et une assistance médicale aux réfugiés. Francis affirme dans un entretien avec Fides : « Chaque jour nous constatons les discriminations et la ségrégation des réfugiés. Les camps sont rigoureusement séparés, et ceux des minorités religieuses chrétiennes et hindoues, une population appartenant aux classes sociales les plus basses, sont évidemment pénalisés. Il est urgent d’intervenir pour mettre fin à ces injustices ». (PA) (Agence Fides 15/9/2010 Lignes 32 Mots 464)