Lahore (Agence Fides) – Les chacals se jettent sur les victimes de la pire tragédie humanitaire de ces quatre-vingts dernières années : des malfaiteurs et des trafiquants d’êtres humains ont trouvé dans les inondations qui dévastent le Pakistan un terrain fertile pour des activités louches et criminelles : c’est ce que signalent à l’Agence Fides les organisations humanitaires qui œuvrent au Pakistan pour secourir les réfugiés.
Tandis qu’on estime à 20 millions le nombre des réfugiés, parmi lesquels au moins quatre millions d’enfants, les réseaux criminels cherchent à tirer profit du drame social pour renforcer le trafic d’êtres humains : des sources de Fides notent que dans la situation de désorientation et de chaos, entre les flux continuels et désordonnés des réfugiés, une population sans but, des familles qui luttent pour survivre, les trafiquants ont la vie facile pour enlever femmes et enfants. Le phénomène est en nette croissance surtout dans la région du Sindh – affirme un communiqué envoyé à Fides par l’Asian Human Rights Commission – qui est devenu un « hub pour les trafiquants ». Les criminels profitent de ces journées où les infrastructures pour accueillir les réfugiés sont insuffisantes, et où les forces militaires et civiles sont occupées à contenir les effets de la tragédie. Les victimes privilégiées sont les jeunes femmes et les enfants – les plus faciles à repérer et à tromper – qui sont vendus et réduits en esclavage ou destinés à l’exploitation sexuelle. « Là où ont lieu des catastrophes naturelles ou de grandes crises, qui créent des masses de réfugiés, les familles se désagrègent facilement et souvent de nombreux enfants restent sans protection, dispersés parmi les réfugiés, proies faciles pour les criminels » explique Tahmina Rashid, professeur de développement humain à Canberra (Australie) et expert de la situation des droits de l’homme au Pakistan.
Pour lutter contre ce phénomène alarmant, plusieurs ONG comme « World Vision », déjà actives sur place pour l’assistance humanitaire, créent des centres spéciaux réservés à l’accueil de femmes et enfants restés orphelins ou ayant perdu contact avec leurs familles d’origine, cherchant à favoriser les regroupements familiaux. Les centres identifient les enfants non accompagnés et s’occupent de rechercher les familles auxquelles ils appartiennent.
Outre les trafiquants, des bandes de saccageurs sont actives : des sources de Fides notent que beaucoup des réfugiés cherchent par tous les moyens à retourner chez eux pour défendre leurs propriétés contres les malfaiteurs. Les familles des réfugiés, principalement des agriculteurs, ont été contraintes d’abandonner maisons, terrains, bétail, propriétés, réserves de nourriture, tout ce qui est nécessaire à leur survie. L’armée pakistanaise a fait savoir qu’elle avait arrêté au moins 20 personnes, qui, les inondations à peine finies, entendaient saccager les zones sinistrées, surtout dans la zone centrale du Sindh.
Des récits de vols et de vandalisme commencent à circuler avec insistance parmi les réfugiés des camps, suscitant de l’inquiétude et de la peur, qui accroissent la tension, déjà très élevée car les aides humanitaires à ce jour sont insuffisantes pour couvrir les besoins, et n’atteignent qu’une très petite partie des réfugiés. Les experts annoncent d’autre part une possible épidémie de choléra qui pourrait aggraver la situation. (PA) (Agence Fides 18/8/2010 Lignes 539 Mots 41)