Bujumbura (Agence Fides) – “Ces épisodes violents sont un signe de la tension présente dans le pays, mais nous n’avons pas encore franchi le point de non-retour : il est encore possible de faire marche arrière et d’arrêter la violence” dit à l’Agence Fides une source de l’Église locale, qui pour des raisons de sécurité ne désire pas être nommée, depuis Bujumbura, capitale du Burundi. Dans le pays des attentats continuent à se succéder avec des lancés de grenades. Les derniers épisodes remontent au dimanche 20 juin. Les attaques, perpétrées dans différentes régions du Burundi, ont provoqué deux morts et des dizaines de blessés. Un représentant du parti au pouvoir a été tué par quelques inconnus dans un quartier de la capitale. “Au Burundi, il y a encore trop d’armes et d’explosifs en circulation, après quinze ans de guerre civile. Lorsque la tension politique et sociale monte, certains sont tentés de recourir à la violence armée. Mais les attentats qui ont eu lieu jusqu’à maintenant ont pour but de lancer un signal, ils disent : attention, il y a un problème. Ils ne semblent pas avoir pour but de faire éclater un conflit civil, même s’il est vrai qu’ils ne favorisent pas la diminution de la tension et le calme des âmes” dit la source de Fides. Le gouvernement de Bujumbura a lancé un appel aux habitants afin qu’ils remettent les armes qu’ils détiennent illégalement avant le 25 juin, sans risque d’encourir de conséquences pénales. La tension est liée à la tournée électorale qui a débuté le 24 mai par les élections communales. Mais les partis de l’opposition ont refusé les résultats des élections communales, remportées par les Président Pierre Nkurunziza, en affirmant qu’il y a eu des fraudes importantes, et ils demandent de refaire les élections. Les partis d’opposition, pour protester, ont aussi annoncé qu’ils ne présenteront pas leurs candidats pour les élections présidentielles du 28 juin et pour les législatives des 23 et 28 juillet. Les évêques burundais invitent les représentants politiques à respecter les résultats des élections et à s’engager à poursuivre le processus électoral dans le calme et le respect des règles démocratiques (cf. Fides 21/6/2010). “On est en train de travailler pour convaincre les partis de l’opposition de présenter leurs candidats aux élections parlementaires de juillet. Il y a des signes encourageants, mais nous avons peu de temps. Le 27 juin, en effet, c’est la date limite pour présenter les listes électorales. Nous espérons que les tentatives de médiation arriveront à leur fin” conclut la source de Fides. (L.M.) (Agence Fides 23/6/2010 ; 28 lignes 423 mots)