AFRIQUE/RD CONGO - Plusieurs mobiles pour le meurtre de Floribert Chebeya

mardi, 22 juin 2010

Kinshasa (Agence Fides) - Nombreux sont les mobiles qui pourraient être à la base de l'assassinat de Floribert Chebeya, le militant des droits de l'homme, président de l'organisation non gouvernementale "La Voix des sans-abri" (VSV), disparu dans la soirée du 1er ainsi que son chauffeur, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), après être allé au siège de l'Inspectorat général de la police nationale congolaise où ils auraient dû, selon ce qu'a rapporté VSV, rencontrer l'Inspecteur en chef, le Général John Numbi. Le cadavre de Chebeya a été retrouvé dans la nuit du 2 au 3 juin, dans un quartier de Kinshasa, dans sa voiture, tandis que le chauffeur avait officiellement disparu (mais on craint qu'il n'ait été tué).
"Chebeya avait l'intention de déposer une enquête et de se constituer partie civile à propos de la répression conduite en 2007 par la police nationale contre le mouvement politique religieux Bundu dia Kongo, dans le Bas-Congo" affirme une note envoyée à l'Agence Fides par le "Réseau Paix pour le Congo", organisé par les missionnaires qui travaillent dans le pays.
"A propos de l'Est du pays, poursuit la note, Chebeya avait critiqué très vivement les opérations militaires menées conjointement avec l'armée rwandaise contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en 2009, opérations déterminées directement par John Numbi et par l'actuel ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe. A l'occasion des 50 ans de l'indépendance, fêtés le 30 juin, Chebeya préparait une initiative pour redemander l'amnistie de 51 détenus, condamnés à mort pour avoir été jugés coupables de l'assassinat de Laurent Désiré Kabila, le père de l'actuel Président Joseph Kabila". La VSV, l'association de Floribert Chebeya, avait en outre demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies une enquête internationale semblable à celle qui avait été instituée après l'assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri, sur l'assassinat du chef d'état congolais.
"Les causes de la mort n'ont pas encore été officiellement certifiées. Une équipe de médecins légaux hollandais a effectué l'autopsie et on attend le rapport final sur les conclusions de l'autopsie d'ici 3 à 5 semaines. Entre temps, l’inspecteur général de la Police nationale, John Numbi Banza Tambo, a été suspendu, car impliqué dans les recherches sur la mort du militant pour les droits de l’homme (Agence Fides, 22/06/2010 lignes 29 Mots 394).


Partager: