ASIE/INDONÉSIE - La “loi sur le blasphème” reste en vigueur : une arme contre les minorités ?

mercredi, 21 avril 2010

Djakarta (Agence Fides) – “Le danger est que la loi sur le blasphème soit utilisée pour frapper certaines sectes islamiques comme celle des ahmadi. Et que cela – étant donné l’interprétation extensive du concept de blasphème –, puisse être utilisé dans l’avenir pour frapper d’autres minorités religieuses”, note une source de l’Église indonésienne dans un colloque avec l’agence Fides, en commentant la récente sentence de la Cour Constitutionnelle. Hier, la Cour a confirmé la légitimité de la “loi sur le blasphème”, en rejetant le recours présenté par certaines ONG, qui agissent pour les droits de l’homme et pour les groupes d’intellectuels, même musulmans. La Cour a retenu que la norme (qui remonte à 195) “est encore nécessaire pour prévenir une quelconque pratique de culte dévié”. La sentence, affirme la source de Fides, “a été dictée plus par la peur que par la confiance dans la vérité. Les groupes fondamentalistes islamiques qui craignent que, en abrogeant les normes d’un telle loi, on veuille mettre en discussion l’authenticité de l’islam”. Mais le point est que sur de tels sujets de caractère religieux ou relatifs à l’orthodoxie d’une foi, l’État ne peut pas et ne doit pas légiférer”. D’où le recours par ailleurs à la Cour, qui a été appuyé et partagé dans les milieux chrétiens indonésiens. La source de Fides remarque : “Si cette action du recours a été suivie avec passion par les groupes fondamentalistes islamiques, opposés à l’abolition de la norme, les mass-médias ne s’en sont pas beaucoup fait l’écho. Le pays et l’opinion publique se focalisent sur la question de la corruption, et sur le scandale qui envahit les institutions. Je crois que, pour le moment, rien ne changera dans les relations interreligieuses dans le pays”. (PA) (Agence Fides 21/4/2010 ; 18 lignes, 286 mots)


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