ASIE/THAÏLANDE - Équilibre précaire, dans une société polarisée

Bangkok (Agence Fides) – “L’équilibre est vraiment précaire et instable. Le pays est divisé, la société est polarisée dans la faction des “rouges” (anti-gouvernemental) et des “jaunes” (gouvernemental) ; l’armée elle-même voit en son sein une fracture qui complique la situation. Je ne suis pas très optimiste sur les possibilités d’évolution, tandis que l’armée menace d’utiliser les armes et les chemises rouges semblent préparer des actions violentes” : ce sont les propos des sources locales de l’agence Fides à Bangkok, des sources qui suivent avec appréhension l’évolution de la situation. Dans ses dernières déclarations publiques, Thaksin Shinawatra, le magnat de la politique, soutenu par les “chemises rouges”, a dit ouvertement être l’esprit des manifestations, demandant la dissolution du parlement ainsi que de nouvelles élections. “Son hostilité au pouvoir exécutif en charge ne facilite pas l’ambiance et constitue un obstacle sérieux aux négociations. Et si cela continue, la violence généralisée pourrait exploser”, met en garde la source de Fides. “Nous sommes dans un moment dangereux et délicat pour la vie de la nation. Également aussi parce que la fracture qui existe au sein de l’armée ne nous met pas à l’abri d’actions militaires bruyantes”, note la source, et dans le pays circulent des rumeurs de “coup d’État” et de “guerre civile”. Par ailleurs, l’armée thaïlandaise renforce la procédure contre les manifestations anti-gouvernementales à Bangkok, et elle a prévenu qu’elle serait prête à utiliser les armes, si les manifestants cherchaient à outrepasser la ligne de défense prédisposée pour les bâtiments des institutions financières et gouvernementales. Les chemises rouges ont annoncé aujourd’hui qu’elles ne marcheraient pas sur le quartier financier de Silom, à Bangkok, pour éviter des conflits avec les soldats armés qui défendent la zone. Mais les protestations pour demander de nouvelles élections continueront, et les chemises rouges ont rendu public le fait qu’ils resteraient “indéfiniment” dans la zone commerciale qu’ils occupent depuis le 3 avril dernier. (PA) (Agence Fides 20/04/2010 ; 22 lignes, 315 mots)