Vatican Media
par Fabio Beretta
Cité du Vatican (Agence Fides) - « La miséricorde de Dieu peut tout, elle défait tous les nœuds, elle abat tous les murs de division, la miséricorde de Dieu dissout la haine et l’esprit de vengeance. Venez ! Jésus est la Porte de la paix». Au lendemain du début du Jubilé, c'est encore le symbole de la Porte Sainte qui est au centre du message de vœux de Noël que le Pape François a prononcé, comme le veut la tradition, depuis la loggia centrale de la basilique vaticane, pour la bénédiction Urbi et Orbi.
La naissance du Christ, qui a eu lieu il y a plus de deux mille ans, « se renouvelle par l’œuvre du Saint-Esprit, le même Esprit d’Amour et de Vie qui a fécondé le sein de Marie et, de sa chair humaine, a formé Jésus. Ainsi, aujourd’hui, dans l’enfantement de notre temps, la Parole éternelle du salut s’incarne à nouveau et réellement, elle dit à chaque homme et à chaque femme, elle dit au monde entier - voici le message - : Je t’aime, je te pardonne, reviens vers moi, la porte de mon cœur est ouverte pour toi ».
« La porte du cœur de Dieu est toujours ouverte, revenons à Lui ! Revenons à ce cœur qui nous aime et nous pardonne ! Laissons-nous pardonner par Lui, laissons-nous réconcilier avec Lui ! Dieu pardonne toujours ! Dieu pardonne tout», a ajouté le Souverain Pontife, soulignant: « n’ayez pas peur ! La Porte est ouverte, la Porte est grande ouverte ! Il n'est pas nécessaire de frapper à la Porte. Venez ! Laissons-nous réconcilier avec Dieu, et alors nous nous serons réconciliés avec nous-mêmes et nous pourrons nous réconcilier les uns avec les autres, y compris avec nos ennemis».
Pour l'évêque de Rome, il suffit de franchir cette porte pour être accueilli par le salut, alors que nous, au contraire, « nous ne nous arrêtons qu’au seuil, nous n’avons pas le courage de le franchir, parce qu’il nous interpelle. Entrer par la Porte exige le sacrifice de faire un pas - un petit sacrifice ; faire un pas pour quelque chose de si grand -, cela requiert de laisser derrière soi les litiges et les divisions, pour s’abandonner aux bras ouverts de l’Enfant qui est le Prince de la Paix ».
D'où l'appel à toutes les nations en guerre pour que « chaque personne » et « chaque peuple » ait « le courage de franchir le seuil », de « faire taire les armes et de surmonter les divisions ». Le Souverain Pontife a ensuite énuméré, un par un, tous les conflits qui déchirent la planète, en commençant par le plus proche géographiquement, celui qui se trouve aux frontières de l'Europe : « Faites taire les armes dans l'Ukraine martyrisée ! Ayons l'audace d'ouvrir la porte à la négociation et aux gestes de dialogue et de rencontre, pour parvenir à une paix juste et durable ».
« Que les armes se taisent au Moyen-Orient ! Les yeux fixés sur le berceau de Bethléem, ma pensée va aux communautés chrétiennes en Palestine et en Israël, et en particulier à la chère communauté de Gaza, où la situation humanitaire est désastreuse. Que cesse le feu, que les otages soient libérés et que la population épuisée par la faim et la guerre soit aidée. Je suis également proche de la communauté chrétienne au Liban, particulièrement au sud, et de celle de Syrie, en cette période si délicate. Que les portes du dialogue et de la paix s’ouvrent dans toute la région déchirée par les conflits. Je veux également rappeler ici le peuple libyen, en l’encourageant à rechercher des solutions qui permettent la réconciliation nationale».
Le regard du Souverain Pontife s'est ensuite porté sur l'Afrique : « Puisse la naissance du Sauveur apporter un temps d’espérance aux familles de milliers d’enfants qui meurent d’une épidémie de rougeole en République Démocratique du Congo, ainsi qu’aux populations de l’Est du pays et à celles du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Mozambique. La crise humanitaire qui les frappe est principalement causée par les conflits armés et le fléau du terrorisme. Elle est aggravée par les effets dévastateurs du changement climatique qui entraînent des pertes en vies humaines et le déplacement de millions de personnes. Je pense aussi aux populations des pays de la Corne de l’Afrique pour lesquels j’implore les dons de la paix, de la concorde et de la fraternité. Que le Fils du Très-Haut soutienne les efforts de la Communauté internationale pour favoriser l’accès aux aides humanitaires à la population civile du Soudan et entamer de nouvelles négociations en vue d’un cessez-le-feu ».
Une pensée pour l'ancienne Birmanie n'a pas manqué : « Que l’annonce de Noël apporte un réconfort aux habitants du Myanmar qui, à cause des affrontements armés continuels, souffrent gravement et sont contraints à fuir leurs foyers ». Enfin, l'appel à la paix a été étendu au continent américain. L'évêque de Rome espère que «
des solutions efficaces soient trouvées au plus vite, dans la vérité et la justice, afin de promouvoir l’harmonie sociale, en particulier je pense à Haïti, au Venezuela, en Colombie et au Nicaragua, et que l’on s’efforce, surtout en cette année jubilaire, de construire le bien commun et de redécouvrir la dignité de chaque personne, au-delà des clivages politiques ».
« Que le Jubilé soit l’occasion de briser tous les murs de séparation : les murs idéologiques, qui marquent si souvent la vie politique, et aussi les murs physiques, comme la division qui affecte depuis maintenant cinquante ans l’île de Chypre et qui a déchiré son tissu humain et social. Je souhaite qu’une solution commune puisse être trouvée, une solution pour mettre fin à la division, dans le plein respect des droits et de la dignité de toutes les communautés chypriotes » et, en même temps, que l'Année Sainte «soit l'occasion de remettre les dettes, en particulier celles qui pèsent sur les pays les plus pauvres. Chacun est appelé à pardonner les offenses reçues, car le Fils de Dieu, qui est né dans le froid et l’obscurité de la nuit, remet toutes nos dettes », a conclu le Souverain Pontife qui, avant la bénédiction “à la Ville et au Monde”, sans oublier « ceux qui font le bien de manière silencieuse et fidèle : je pense aux parents, aux éducateurs, aux enseignants, qui ont la grande responsabilité de former les générations futures ; je pense aux agents de santé, aux forces de l’ordre, à ceux qui sont engagés dans des œuvres de charité, en particulier aux missionnaires répandus de par le monde qui apportent lumière et réconfort à tant de personnes en difficulté. À tous, nous voulons dire : merci !»(Agence Fides 25/12/2024)