ASIE/INDONÉSIE - Le directeur des affaires européennes : "L'Indonésie et le Saint-Siège se sont unis pour apporter au monde un message de paix et de fraternité"

jeudi, 25 juillet 2024 françois   fraternité   paix  

par Paolo Affatato

Jakarta (Agence Fides) - "La visite du Pape en Indonésie est un moment historique pour la nation. Elle n'a pas seulement une signification religieuse, mais aussi une signification civile et politique, au sens le plus large du terme. C'est la troisième fois qu'un pontife touche le sol indonésien (après Paul VI en décembre 1970 et Jean-Paul II en octobre 1989, ndlr). Nous voyons l'enthousiasme de la population. L'attente des catholiques en Indonésie est grande, c'est clair, mais nous voyons que l'enthousiasme est également partagé par tous les Indonésiens ", a déclaré à l'Agence Fides Widya Sadnovic, directeur pour les affaires européennes au ministère des Affaires étrangères de la République d'Indonésie, en vue du voyage apostolique qui verra le Pape François en Indonésie du 3 au 6 septembre prochain, la première de quatre étapes dans quatre pays différents.
Homme jeune et dynamique, le Directeur Sadnovic est personnellement impliqué dans le comité créé ad hoc pour la préparation de la visite papale. "Réunions, messages, questions à résoudre, tout cela m'occupe 24 heures sur 24", révèle-t-il avec un sourire qui n'enlève rien à l'extraordinaire travail qu'il accomplit chaque jour avec ouverture, compétence, bonne volonté et grande disponibilité. "Ce que je remarque dans les réunions, c'est le sentiment d'un accueil plein et joyeux. Je vois des représentants du gouvernement, des membres de l'Église indonésienne, des représentants du Vatican, de la nonciature apostolique, du grand imam, tous unis dans un même but : chacun essaie de faire sa part pour que cette visite soit un moment heureux, un événement mémorable pour la nation".

M. Sadnovic souligne : "L'invitation du président Joko Widodo au Saint-Père était déjà prévue pour 2020. La pandémie a ensuite entraîné un report. Mais le gouvernement a toujours mis l'accent sur cette idée et a ensuite renouvelé l'invitation. Rappelons qu'il s'agit d'une visite d'État, d'un chef d'État, et qu'il y aura donc un accueil par les autorités de l'État, une rencontre bilatérale avec le président, ainsi qu'une rencontre du pape avec la communauté diplomatique et d'autres autorités civiles en Indonésie".

Ce sera un moment important de rencontre bilatérale entre l'Indonésie et le Saint-Siège, note le directeur, "pour réaffirmer la collaboration et partager nos intérêts communs, en particulier, je dirais, un aspect central dans la communauté internationale en ce moment : le message de paix et de tolérance. C'est une question très importante pour nous, dans le pays à majorité musulmane le plus peuplé du monde".
Au ministère des affaires étrangères, rapporte-t-il, nous sommes particulièrement attachés au développement des relations entre toutes les régions. Depuis plusieurs années, le ministère promeut des programmes, des séminaires et des initiatives de dialogue interreligieux avec des représentants de plus de 30 pays. Cela fait partie de notre engagement ordinaire. L'appareil d'État facilite les rencontres entre les chefs religieux, tant en Indonésie que sur le continent asiatique, de sorte que dans d'autres nations également, les rencontres entre les chefs religieux servent à nourrir et à mettre en pratique le message de paix et de fraternité. Notre ministre des affaires étrangères, Retno Marsudi, s'inscrit également dans la droite ligne de ce message et de cet engagement. Notre ministre est très active dans la résolution des conflits, dans la promotion des formes de médiation et de dialogue : nos objectifs sont la résolution pacifique des conflits et de ne pas perdre l'humanité dans les conflits, par exemple en garantissant toujours l'assistance humanitaire".


Le réalisateur se concentre sur la situation interne de l'archipel de 17 000 îles : "Comme nous le savons, l'Indonésie est une nation très diverse, riche de ses différentes religions, ethnies, langues et traditions. Et nous travaillons pour l'unité dans la diversité. Cette diversité doit être chérie et l'unité ne doit jamais être considérée comme acquise. Nous devons y prêter attention, la cultiver, la vivre et l'emporter avec nous pour la partager avec nos voisins", note-t-il. De l'Indonésie, par cercles concentriques, à l'humanité tout entière : "Nous pensons également que ce message de paix, qui vient d'Indonésie, peut s'étendre à d'autres parties du monde qui ont besoin de paix, de l'Asie du Sud-Est à l'ensemble du continent, au monde entier. Nous voyons avec souffrance et amertume les nombreux contextes de conflit, maintenant aussi en Europe, il suffit de penser à l'Ukraine, ou au Moyen-Orient. Je crois que cet aspect pourrait apparaître dans les conversations entre le Saint-Père et le président indonésien : la présence du Pape, chef religieux et chef d'État, rappellera à tous les hommes politiques et à tous les peuples l'urgence de répandre et de pratiquer la paix".

En tant que représentant de l'État, Widya Sadnovic se dit "impressionné parce que je vois que les paroles du Pape François sont souvent citées dans les médias indonésiens, qu'elles sont connues et reprises non seulement par les catholiques, mais aussi par les représentants du gouvernement, les dirigeants musulmans et les commentateurs. C'est impressionnant pour nous. En lisant certains de ces messages et enseignements du Pape, nous retrouvons des accents et des thèmes particulièrement proches de l'esprit et de l'âme de l'Indonésie, comme celui de la fraternité, de la tolérance, de l'acceptation de l'autre et de la paix. La paix est une tâche que personne ne peut accomplir seul : elle se construit par la communication, par le dialogue. Nous le verrons concrètement lors de la rencontre du Pape avec le ministre des affaires religieuses, avec le grand imam de la mosquée Istiqlal et avec d'autres chefs religieux, qui aura une grande force symbolique. Ce sont des rencontres qui montrent une voie, qui indiquent un style de relations humaines. Il ne s'agira certainement pas d'un geste qui serait une fin en soi, ou simplement formel : ce sera plutôt la preuve que cette fraternité, cette tolérance, cet accueil, ce dialogue sont des engagements qui doivent être poursuivis chaque jour, dans la politique, dans la société, dans les communautés religieuses, dans le monde entier, pour le bien de toute l'humanité". (Agence Fides 25/7/2024)


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