ASIE/IRAQ - Les évêques chaldéens : « Deux peuples, deux Etats : la solution pour la paix en Terre Sainte »

samedi, 20 juillet 2024 eglises orientales   proche-orient   géopolitique  

Bagdad (Agence Fides) - Deux peuples, deux États: les évêques chaldéens, réunis à Bagdad pour le Synode annuel de l'Église chaldéenne, observent avec inquiétude les nombreux conflits qui déchirent le Moyen-Orient, en se concentrant en particulier sur la situation en Terre Sainte.

Selon un communiqué publié à l'issue de l'assemblée, qui s'est tenue du 15 au 19 juillet au siège patriarcal d'Al-Mansour, les prélats ont envoyé une lettre au Souverain Pontife avant d'entamer les travaux, « demandant sa bénédiction paternelle et ses prières afin que les discussions du synode soient fructueuses pour le bien-être de l'Église et du pays ».

Différents thèmes ont été abordés. Chaque rencontre, ont-ils souligné, s'est déroulée « dans un climat de familiarité, de démocratie et de fraternité, ce qui leur a permis de mettre en lumière certains aspects » de la vie des communautés chrétiennes vivant au Moyen-Orient, à commencer par la guerre en Terre Sainte et ses conséquences sur l'ensemble de la région.

Les évêques du Synode chaldéen présidé par le Patriarche Louis Raphaël Sako, en plus d'exprimer « leur profonde préoccupation », « condamnent la violence sous toutes ses formes ». D'où l'invitation à la communauté internationale à faire de sérieux efforts « pour protéger et affirmer la paix en tout temps », afin de « mettre fin immédiatement à la guerre ». Sur les solutions possibles, les évêques chaldéens épousent la ligne que le Pape François a également exprimée à plusieurs reprises, à savoir celle de deux peuples dans deux « États voisins vivant dans la paix, la sécurité, la stabilité et la confiance mutuelle ».

Le regard des évêques chaldéens s'est ensuite porté sur le peuple chrétien vivant dans la région, un peuple qui « a beaucoup souffert au cours des deux dernières décennies en raison de la privation de ses droits, de la marginalisation, de l'exclusion sociale » et de la saisie « des biens et des propriétés ». Des abus « qui ont poussé de nombreux chrétiens à émigrer à la recherche d'un meilleur environnement ».

Les évêques appellent donc « notre cher gouvernement à traiter équitablement la communauté chrétienne, en lui donnant confiance et en renforçant la coopération, au niveau national, en profitant des compétences de chacun pour développer ce pays ». Le synode demande également au gouvernement de « respecter pleinement leurs droits en tant que citoyens, avec une représentation et un emploi égaux ».

C'est donc aussi une réflexion sur l'avenir des chrétiens au Moyen-Orient. À cet égard, le Synode chaldéen renouvelle « l'appel du Patriarche Sako à l'unité et à la solidarité. Notre foi et notre terre sont les piliers qui nous unissent ». Exprimant ensuite « notre sympathie fraternelle aux évêques des pays voisins », les Pères synodaux chaldéens sont convaincus « que l'Église a besoin d'une nouvelle vision de l'avenir autant que de mesures pratiques courageuses pour stabiliser les chrétiens sur leur terre, en préservant leur identité et en améliorant leur rôle et leur présence dans la société ».

L'unité, soulignent-ils, est notre force et notre salut. Malgré les blessures, nous continuons à aimer nos pays et nos citoyens, et nous voudrions collaborer avec eux pour diffuser une culture de coexistence, en respectant les différences des autres et en consolidant l'espoir d'une société juste et civilisée ».

Enfin, le Synode s'étant tenu immédiatement après le retour de Sa Béatitude au siège officiel du Patriarcat à Bagdad, les évêques chaldéens ont apprécié et exprimé leur gratitude pour l'initiative « légale et courageuse » du Premier Ministre, Muhammad Shiaa Al-Sudani, qui a publié un décret confirmant la désignation du Patriarche Sako comme chef de l'Eglise chaldéenne et confiant au Cardinal la gestion de ses biens.

Le patriarche et les évêques, selon le communiqué final, expriment « l'espoir que le gouvernement, avec les parties, prendra des mesures concrètes pour construire la paix et la stabilité, en appliquant les lois, en restaurant l'unité nationale, en renforçant le concept de citoyenneté et en fournissant des services publics adéquats afin de garantir une vie digne à tous les citoyens ». Ce qui explique également l'appel à donner « la priorité aux intérêts du peuple irakien ». (FB) (Agence Fides 20/7/2024)


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