ASIE/PAKISTAN - Mandat d’arrêt contre les assassins de Shahbaz Bhatti, mais le pays éprouve des difficultés à lutter contre le terrorisme

jeudi, 1 septembre 2011

Lahore (Agence Fides) – Le Tribunal spécial anti-terrorisme (ATC) de Rawalpindi a émis un mandat d’arrêt contre deux hommes suspectés d’être les auteurs de l’homicide du Ministre chargé des Minorités religieuses, le catholique Shahbaz Bhatti, assassiné le 2 mars dernier à Islamabad. Les mandats concernent deux militants, Ziaur Rehman et Malik Abid. Selon les fonctionnaires de police, les deux hommes auraient fui à Dubaï et il sera donc demandé le concours d’Interpol pour les arrêter et les rapatrier.
« Il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Nous accueillons avec satisfaction cette nouvelle et nous espérons que les vrais coupables seront capturés et punis selon la loi » commente pour l’Agence Fides S.Exc. Mgr Lawrence Saldanha, Archevêque émérite de Lahore. « L’arrestation et le procès des responsables constitueraient un signe important pour la protection des minorités et des chrétiens dans le pays. Nous sommes encore fortement touchés et affligés par la mort de notre leader Bhatti ».
« D’autre part – poursuit l’Evêque – nous nous apercevons que les procès, lorsque interviennent la politique, les pressions de personnages influents et les conditionnements de groupes islamiques intégristes se concluent souvent par un déni de justice. En ce qui concerne le meurtre de Bhatti, cela dépendra des juges. Espérons que la justice soit rendue, ce qui bénéficierait à l’ensemble du pays ».
La faiblesse du Pakistan en ce qui concerne la poursuite des terroristes a été soulignée dans le récent Rapport du Département d’Etat américain « Country Report on Terrorism », publié la semaine dernière. Le Pakistan – note le document – n’est pas en mesure de poursuivre les suspects de terrorisme attendu que trois inculpés sur quatre sont relaxés et que de nombreux cas demeurent irrésolus et impunis. Le Rapport critique en outre l’incapacité d’Islamabad à mettre hors-la-loi les groupes terroristes (souvent de matrice islamique) qui échappent aux interdictions en changeant de nom.
Selon d’autres analystes américains du Département de la Défense, le « centre névralgique » du réseau terroriste le plus connu du monde, Al Qaeda, se trouve encore actuellement au Pakistan même si les récentes éliminations d’Osama bin Laden et de son numéro 2, Atiyah Abd al-Rahman, ont infligé un coup dur à l’organisation terroriste globale. (PA) (Agence Fides 01/09/2011)


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