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Lahore (Agence Fides) – L’Eglise catholique au Pendjab et dans tout le Pakistan est secouée par le nouveau cas d’accusation injuste contre Agnes Nuggo, une femme catholique de Faisalabad (voir Fides 22/02/2011). Selon des sources de l’Agence Fides au sein de l’Eglise locale qui suivent le cas de près, Agnes a 50 ans, est de religion catholique, mariée avec Bashir (52 ans) et elle est mère de cinq enfants : trois garçons – Shahzad (29 ans), Imran (27), Amir (13) – et deux filles – Kiran (25) et Amber (23). Elle a été accusée de blasphème par un certain nombre de musulmans, qui sont par ailleurs ses voisins, qui revendiquent la propriété d’un terrain. Agnes se déclare innocente et qualifie de fausses les accusations portées contre elle.
L’Agence Fides a recueilli de nouveaux détails sur le cas. Agnes est victime d’une vengeance mais elle a, elle aussi, commis des erreurs. En effet, au cours de ces dernières semaines, à cause d’un litige privé, elle avait accusé injustement trois chrétiens en déclarant à l’imam local qu’ils avaient offensé le prophète Mahomet. Une fois prouvée leur innocence, Agnes avait fait amende publiquement, admettant son erreur et s’excusant. Cependant, elle a été ensuite victime d’une fausse accusation de blasphème et le même imam local a témoigné contre elle.
L’Evêque et les prêtres de Faisalabad sont réunis ces jours-ci pour une semaine de retraite spirituelle qui leur fournira également l’occasion d’examiner le cas et de décider la stratégie à adopter. L’assemblée du clergé diocésain est engagée dans une fervente prière pour Agnes et sa famille (que l’Eglise locale assiste par l’intermédiaire d’un certain nombre de prêtres et de religieuses) et pour toutes les victimes innocentes de la loi sur le blasphème, pour la paix et l’harmonie dans le pays.
S.Exc. Mgr Lawrence Saldanha, Archevêque de Lahore et Président de la Conférence épiscopale, a exprimé à l’Agence Fides la préoccupation des Evêques pakistanais après ce nouveau cas : « ce qui s’est produit une fois encore est déplorable. Des cas de fausses accusations de blasphème contre des chrétiens, des membres d’autres minorités religieuses et également contre des musulmans continuent à avoir lieu. La loi se prête à des abus qui se vérifient régulièrement et ceci nous préoccupe beaucoup. Nous ne devons pas faire manquer notre engagement et notre mobilisation afin de pouvoir la modifier. Nous espérons que le cas d’Agnes pourra être tiré au clair et se résoudre dans de brefs délais. Nous continuons à espérer que la partie saine du pays s’accorde sur l’urgence d’abolir ou au moins de revoir la loi ».
Au Pakistan, a récemment eu lieu un remaniement ministériel dans le cadre duquel a été confirmé le Ministre chargé des Minorités religieuses : « Au nouveau gouvernement – poursuit l’Archevêque – nous demandons une politique d’égalité et de respect des droits fondamentaux pour tous mais aussi de réaliser un système plus démocratique dans le pays, selon les principes de transparence et de justice : c’est seulement ainsi que pourront croître la paix et l’harmonie. Nous, chrétiens, et les autres minorités religieuses, nous faisons partie du pays. Nous voulons vivre en paix dans une nation respectueuse de tous les citoyens sans aucune discrimination ». (PA) (Agence Fides 23/02/2011)
