ASIE/PAKISTAN - Justice et Paix : la loi sur le blasphème donne le pouvoir aux extrémistes islamiques

jeudi, 3 février 2011

Lahore (Agence Fides) – La loi sur le blasphème fait passer le pouvoir de l’Etat entre les mains des extrémistes islamiques : c’est ce qu’affirme à l’Agence Fides la Commission épiscopale Justice et Paix du Pakistan, lançant « l’alarme pour le respect de la liberté de conscience et de religion au Pakistan ». Le dernier cas qui a fait grand bruit dans le pays est la condamnation d’un étudiant musulman mis en prison pour blasphème suite à la plainte déposée par un professeur de son école, à Karachi, à cause de phrases écrites dans le cadre d’une dissertation en classe. Le cas a soulevé de nouvelles discussions à propos de la réglementation controversée que le gouvernement pakistanais a confirmé ne vouloir ni abolir ni amender.
Peter Jacob, Secrétaire exécutif de la Commission fait remarquer à Fides avoir enregistré des peurs croissantes au sein de la société civile pakistanaise du fait de la « démocratie faible, des lois discriminatoires, d’un système inadapté d’instruction publique, d’une mentalité de type féodal et de la privation des droits des citoyens ».
D’autre part, « une interprétation restrictive de la souveraineté de l’Etat et le processus d’islamisation de la Constitution accompli dans les années 70 et 80 ont fini par subordonner les droits de l’homme au pouvoir du clergé islamique et ont alimenté l’intolérance religieuse », explique-t-il à Fides. C’est pourquoi, note Jacob, « il faut réaffirmer que la liberté de pensée, de conscience et de religion sont des pierres miliaires pour la vie de la nation ».
La Commission, ainsi que de nombreuses autres organisations de la société civile réunies au sein du réseau « Citoyens pour la Démocratie », travaillera à la « promotion des valeurs démocratiques sur la base de la souveraineté des citoyens ». « Nous demandons au gouvernement de condamner et de lutter contre toute forme d’extrémisme religieux et d’intolérance et d’adopter des mesures concrètes, des lois et des stratégies afin d’éradiquer le terrorisme » conclut Peter Jacob. (PA) (Agence Fides 03/02/2011)


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