AMÉRIQUE/HAITI - 5 prêtres, 2 religieuses et 3 laïcs enlevés le dimanche de la Divine Miséricorde

lundi, 12 avril 2021 enlèvements   situation sociale   politique   prêtres   religieuses   laics  

Fides

Port au Prince (Agence Fides) - Le deuxième dimanche de Pâques, alors que l'Eglise universelle célébrait la Divine Miséricorde, l'Eglise catholique d'Haïti, en particulier la Société des Prêtres de Saint-Jacques et l'Archidiocèse du Cap Haïtien, a déploré l'enlèvement de 5 de leurs prêtres, de deux religieuses et de 3 parents du Père Jean Arnel Joseph. L'enlèvement a eu lieu hier, dimanche 11 avril, dans la ville de Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince. Le Père Stevenson Montinard, prêtre de Saint Jacques a confirmé la nouvelle à Fides et a demandé des prières pour la libération des Pères : Michel Briand (de nationalité française), Jean Nicaisse Milien, Joël Thomas, Evens Joseph, et Jean-Hugues Baptiste (prêtre de l'archidiocèse du Cap Haïtien, étudiant en médecine) et de Sœur Agnès Bordeau, de la Congrégation de la Providence de Pommeraye, de nationalité française, et de Sœur Anne Marie Dorcelus, de la Congrégation des Petites Sœurs de l'Enfant Jésus.
Les victimes ont été enlevées alors qu'elles se rendaient à la paroisse de Galette Chambon pour assister à l'installation du Père Jean Arnel Joseph comme curé de la paroisse. Selon le Père Stevenson Montinard, les ravisseurs exigent une importante somme d'argent pour la libération des personnes enlevées.
Malheureusement, les cas d'enlèvement sont quotidiens dans le pays, qui fait face à une vague d'insécurité croissante depuis des années. "Cette nouvelle affaire est le reflet de l'effondrement de l'appareil sécuritaire de l'État et du pays. Personne ne semble plus être en sécurité ", a déclaré à l'Agence Fides le Père Renold Antoine, C.Ss.R, qui travaille sur place. "Les groupes en marge de la loi continuent de semer la peur et la tristesse dans le cœur de la population", a conclu le père Renold.
La police soupçonne un gang armé actif dans la région, surnommé "400 Mawozo", d'être à l'origine de l'enlèvement, selon une source locale. La Conférence des Religieux Haïtiens (CHR) a informé dans un communiqué que trois autres personnes, des proches d'un autre prêtre qui n'avaient pas été initialement pris en compte dans le nombre de personnes enlevées, ont également été kidnappées. "La CHR exprime sa profonde tristesse mais aussi sa colère face à la situation inhumaine que nous vivons depuis plus d'une décennie", peut-on lire dans la déclaration.
La violence des gangs et l'instabilité politique du pays ont récemment donné lieu à des manifestations dans les rues de la capitale (voir Fides 10/03/2021). Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, est depuis longtemps plongé dans une profonde crise politique. Le Président Jovenel Moïse estime que son mandat prendra fin le 7 février 2022, alors que pour l'opposition et une partie de la société civile, il prendra fin le 7 février 2021. Ce désaccord est dû au fait que Moise avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraude, puis réélu un an plus tard. (CE) (Agence Fides 12/04/2021)


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