ASIE/PAKISTAN - Jeune chrétien innocent torturé à mort par la police pakistanaise

samedi, 14 mars 2015

Lahore (Agence Fides) – Un jeune chrétien a été torturé à mort par la police pakistanaise après que sa mère ait été accusée d’avoir volé de l’or et du liquide à son employeur musulman. Zubair Masih, âgé de 25 ans, a été arrêté par la police avec d’autres membres de sa famille, après les accusations formulées à l’encontre de sa mère, Ayesha Bibi. Le jeune homme n’a pas été relâché comme les autres. Son corps a été rendu à sa famille après qu’il ait subi des tortures dans un commissariat de police pendant toute la nuit.
Ainsi que l’a appris Fides, Ayesha Bibi, qui est veuve, était accusée d’avoir dérobé un certain nombre de bijoux et la somme de 2.000 roupies pakistanaises (soit environ 19 €uros) au domicile de son employeur, Abdul Jabar, où elle était domestique.
Abdul Jabar et un certain nombre d’agents de police ont fait irruption à son domicile, l’accusant de vol mais la femme a nié avoir commis les délits en question. Une plainte a été déposée contre elle. Les agents et son employeur ont alors commencé à la frapper, l’emmenant chez son frère, Arshad Masih, où l’homme vit avec ses deux fils. Attendu que la femme continuait à se déclarer innocente, les agents ont arrêté toutes les personnes présentes, les conduisant au commissariat où ils ont été lourdement frappés. La femme en est sortie avec un bras fracturé. En fin de journée, tous, à l’exception de Zubair, ont été remis en liberté.
Les membres de la famille étaient très préoccupés pour le jeune homme, innocent, pensant aux tortures qu’il aurait subies. Le lendemain, 7 mars, son corps sans vie a été déchargé par la police devant son habitation. Porté à l’hôpital, le médecin n’a pu que constater le décès, causé par de multiples lésions.
La nouvelle a suscité la douleur de la famille et le trouble au sein de la communauté chrétienne. Les fidèles se sont massés devant le commissariat de police, réclamant justice. Après deux jours de contestations, le 8 mars, une plainte a été déposée contre le commissaire adjoint, Sarajul Haque, trois autres agents de police et contre Abdul Jabbar. « Même si la police a assuré que la justice sera rendue, il est très difficile que l’on arrive à des condamnations dans ces cas-là » remarque, dans le cadre d’un entretien accordé à Fides, le Directeur de l’ONG CLAAS (Centre for Legal Aid Assistance and settlement), Joseph Francis, qui a offert une assistance légale gratuite à la famille. (PA) (Agence Fides 14/03/2015)


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