AMERIQUE/ARGENTINE - Pour l’Evêque de Gualeguaychu, même face à la montée de l’insécurité, « il ne peut y avoir aucune justification pour les lynchages et les agressions »

jeudi, 3 avril 2014

Buenos Aires (Agence Fides) – « Il n’existe aucune justification » aux actes de lynchage qui se sont vérifiés ces jours derniers en différents lieux du pays. C’est ce qu’a réaffirmé l’Evêque de Gualeguaychú et Président de la Commission pour la Pastorale sociale, S.Exc. Mgr Jorge Eduardo Lozano, au micro d’une radio locale. « Nous vivons dans un Etat de droit et nous avons les institutions pour résoudre les conflits et les situations qui nous concernent. Bien que ces institutions puissent avoir des difficultés à répondre rapidement, ce n’est pas au travers de l’agression et des coups contre les personnes que les problèmes d’insécurité se résoudront » a averti l’Evêque.
Ainsi que l’indique la communication parvenue à l’Agence Fides, Mgr Lozano a ajouté : « nous devons penser à quels signaux nous donne cette situation parce que ce qui est arrivé est une détérioration très claire des liens sociaux et un manque de respect pour la loi ». En ce qui concerne les agressions violentes de la part de citoyens contre des voleurs, l’Evêque de Gualeguaychú affirme que la population est « lasse suite au manque de réponse à l’encontre des actes d’insécurité, des voles et de voir que l’on fait bien peu pour éviter ces situations ».
Les moyens de communications locaux ont fait état d’une série de graves épisodes de violence intervenus en Argentine au cours de ces derniers jours. Un petit délinquant est mort à Rosario, à quelques 300 Km de Buenos Aires suite à un passage à tabac pratiqué par un groupe de personnes après qu’il ait volé le portefeuille d’une femme. Ce lynchage a été le dernier d’une série, liée à des circonstances analogues ayant eu lieu dans cette ville sise au centre du pays, où le trafic de drogue a provoqué des niveaux élevés d’insécurité. Ces derniers jours, le quartier Palerme de Buenos Aires a été le théâtre d’un autre acte de violence au détriment d’un voleur arrêté après un vol à main armée. A ces cas, il faut ajouter trois cas de passage à tabac ayant eu lieu hier et ont concerné un agresseur en province de La Rioja, un voleur à Cordoba et un adolescent accusé de tentative de vol à main armée à Rosario. Selon les données recueillies par les moyens de communication locaux, les cas d’agression sur la voie publique ont été de dix au cours des neuf derniers jours.
« Une chose est d’arrêter une personne et de faire usage d’une certaine violence pour parvenir à l’arrêter. Tout autre chose est de tuer à coups de pied une personne » a déclaré le juge Eugenio Zaffaroni, membre de la Cour Suprême, face à cette situation, ajoutant : « Il ne s’agit pas là d’agressions mais d’homicides ». (CE) (Agence Fides 03/04/2014)


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