ASIE/PAKISTAN - Conversions et mariages forcés : présentation d’une nouvelle proposition de loi

jeudi, 14 juin 2012

Islamabad (Agence Fides) – Une nouvelle proposition de loi visant à lutter contre le phénomène des conversions et des mariages forcés a été présentée au gouvernement par la Commission nationale pour les Minorités du Pakistan qui, ces derniers mois, avait déjà soulevé le problème (voir Fides 12/04/2012). Dans le projet de mesure, la Commission, ainsi que cela a été référé à Fides, demande à ce que, dans le cadre des mesures visant à limiter les conversions forcées, il soit interdit aux convertis provenant de communautés non musulmanes de se marier pendant les six premiers mois au moins suivant leur conversion.
La Commission, de création récente, est intervenue alors qu’une polémique fait rage dans le pays suite aux accusations de conversion et de mariage islamique forcé concernant trois femmes hindoues dans la province du Sindh. Selon la Commission, un magistrat et non pas un agent de police, devrait être chargé d’enregistrer, de manière indépendante, les déclarations des présumés convertis. Selon les procédures actuellement en vigueur, en revanche, l’enregistrement d’une plainte (First Information Report) déposée par un membre de la famille d’un converti est de la compétence de la police, conformément à l’article 161 du Code de Procédure pénale. Un agent de police enregistre les déclarations qui sont ensuite transmises au tribunal. Selon les minorités religieuses, ces déclarations sont souvent falsifiées de manière à favoriser les musulmans. La Commission nationale pour les Minorités est présidée par le Ministre chargé de l’Harmonie interreligieuse et comprend deux parlementaires musulmans, deux hindous, deux chrétiens et un représentant des communautés sikh et farsi, ainsi que des représentants des Ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Harmonie interreligieuse. Comme cela a été indiqué à Fides, le Ministre d’Etat chargé de l’Harmonie, Akram Masih Gill, a remarqué que la Commission s’adressera également au Conseil de l’Idéologie islamique afin de demander son accord sur la nouvelle proposition de loi, attendue qu’il « existe des cas dans lesquels les femmes sont enlevées et violées à de manière répétée » pour obtenir leur conversion.
La Commission enverra en outre un projet de la « Loi sur le mariage chrétien et hindou » - qui reconnaît la valeur légale et civile à de telles unions – aux parlementaires des minorités religieuses et à d’autres parties intéressées afin de finaliser la proposition de loi et de la présenter ensuite au Parlement. (PA) (Agence Fides 14/06/2012)


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