AMERIQUE/PEROU - L’Eglise demande de mettre fin au conflit dans la zone d’Espinar qui a causé des morts et des blessés

jeudi, 31 mai 2012

Espinar (Agence Fides) – La Prélature de Sicuani, Cusco (Pérou) a publié un rapport sur la situation actuelle dans la province d’Espinar dont une copie a été envoyée à l’Agence Fides. Le document fait état de divers actes de violence causés par le conflit existant entre la population et la société minière Xtrata. A la date du communiqué, le 25 mai, les événements en question avaient provoqué deux morts et 22 blessés (7 agents de police et 15 civils) dont le Maire et le Commandant de la Police d’Espinar.
Le rapport note que le conflit est la conséquence de nombreux événements qui ont eu lieu par le passé, à partir de la première mobilisation de l’an 2000. Depuis cette époque, la population continue à dénoncer les graves dommages provoqués à l’environnement par la société minière. Le rapport souligne également la quantité disproportionnée de forces de police présentes (de 1.200 à 1.500 agents) qui crée un climat de grande tension et de défiance en ce qui concerne la possibilité d’un dialogue avec le gouvernement et la société minière.
Après les derniers incidents de jeudi 24 mai, le rapport demande l’intervention du bureau du « Défenseur du Peuple » (organisme du gouvernement chargé de la sauvegarde des droits des citoyens) dans le cadre de l’enquête. La Prélature territoriale, dans son rapport, souligne également le manque d’infrastructures et autres services à l’hôpital d’Espinar, comme une ambulance, des appareillages de radiographie et des spécialistes capables de soigner les blessés.
La Prélature demande que le gouvernement lève l’Etat d’urgence au plus vite – Etat d’urgence qui a été proclamé après les affrontements du 24 mai, donne les pleins pouvoirs aux forces de l’ordre et place la ville entièrement sous le contrôle de la police. La levée de l’Etat d’urgence est réclamée afin que puisse débuter un dialogue entre les parties. La population demande l’intervention du gouvernement pour qu’il réalise une étude de la zone en matière de protection de l’environnement, comme dans le cas de Conga de Cajamarca (voir Fides 06/12/2011).
Par le biais d’un communiqué intitulé « Le dialogue est la voie pour construire la paix », signé par S.Exc. Mgr Salvador Piñeiro García-Calderón, Archevêque d’Ayacucho et Président de la Conférence épiscopale péruvienne, les Evêques du Pérou ont fait, eux aussi, entendre leur voix dans le cadre de ce conflit. Dans le communiqué, dont une copie a été envoyée à l’Agence Fides, les Evêques rappellent que la violence freine le développement et génère la haine entre frères et qu’il faut construire une culture de la paix. En outre, la vie doit être protégée et respectée tant par la communauté que par les autorités. C’est pourquoi les Evêques demandent le dialogue entre les parties afin de résoudre immédiatement le conflit. Aux forces de l’ordre, il est recommandé d’accomplir leur devoir sans avoir recours à la violence. Enfin, la Conférence épiscopale offre la disponibilité de l’Eglise catholique à jouer un rôle de médiateur dans le cadre du dialogue. (CE) (Agence Fides 31/05/2012)


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