ASIE/SYRIE - Montée en puissance du militantisme islamique au sein de l’opposition syrienne

samedi, 21 avril 2012

Damas (Agence Fides) – De « Journée de la dignité » à « Vendredi des Armées de l’islam » : de ces titres, choisis pour les manifestations de l’opposition syrienne, il est possible d’appréhender la montée en puissance du militantisme islamique, wahhabite et salafiste, dans les rangs des rebelles syriens. Comme cela a déjà été le cas dans les expériences du Printemps arabe au Yémen, les dissidents ont choisi de donner un titre, variant à chaque fois, aux manifestations de protestation organisées chaque vendredi. La première journée de protestation publique, en mars 2011, celle qui inaugura la révolte, fut appelée « Journée de la dignité » et elle indiquait le désir de renaissance, de dignité, de droits et de démocratie existant chez les révolutionnaires.
Un an après le début des soulèvements populaires, ainsi que l’affirment des sources de Fides en Syrie, le militantisme islamique prend toujours davantage pied. En ce qui concerne le choix du titre de la manifestation du 13 avril dernier, réalisé par l’intermédiaire d’un sondage sur le réseau social Facebook, au nombre des quelques 30.000 réponses de militants, le titre le plus voté a longtemps été « Vendredi des armées de l’islam, salut de la Syrie ». Il s’agit d’un signal clair de la croissance de l’idéologie islamique, croissance qui préoccupe toutes les minorités religieuses, chrétiens compris. C’est seulement « au photo-finish » et grâce à l’intervention des responsables du Conseil de la Révolution syrienne que la manifestation a finalement été intitulée : « Une révolution pour tous les syriens ».
« Cette affaire et les acclamations réservées aux armées de l’islam de la part de tant de militants constituent un signe évident du fait que l’opposition syrienne est divisée et que l’âme islamique wahhabite et salafiste, encouragée par des forces extérieures, prend pied » commente, alarmée, une source de Fides au sein de la communauté chrétienne en Syrie. « Le danger est que le fondamentalisme islamique, encouragé par des pays étrangers, s’empare de la révolution syrienne. Ce serait alors la fin des minorités ethniques et religieuses qui souffrent déjà beaucoup en Syrie, mais aussi la fin du pluralisme culturel et religieux qui caractérise la nation syrienne ». (PA) (Agence Fides 21/04/2012)


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