ASIE/TURQUIE - Les Eglises demandent à ce que la nouvelle Constitution soit « comme une mère qui embrasse tous ses enfants »

mardi, 17 avril 2012

Istanbul (Agence Fides) – Une Constitution qui soit « comme une mère qui embrasse tous ses enfants » : tel est le désir des communautés chrétiennes en Turquie, invitées à s’exprimer devant la Commission parlementaire qui s’occupe de la rédaction de la nouvelle Charte constitutionnelle turque. Ainsi que l’indiquent des sources de Fides, la volonté d’obtenir une contribution des minorités religieuses constitue déjà « une preuve de la manière dont la nouvelle Constitution soutiendra les libertés. En tant que citoyens chrétiens, nous demandons les mêmes droits que les citoyens turcs musulmans » a déclaré l’Exarque patriarcal Yusuf Sag, responsable de l’Eglise syro catholique dans le pays au lendemain de la rencontre.
La Commission a reçu hier les représentants d’un certain nombre de groupes minoritaires, y compris les catholiques, ainsi que différents segments de la société civile afin d’écouter leurs suggestions. Ont notamment participé à la rencontre, S.Exc. Mgr Ruggero Franceschini, Président de la Conférence épiscopale de Turquie, Mgr Georges Khazzoum pour les Arméniens catholiques et Mgr Yusuf Sag, pour les Syro catholiques.
Comme cela a été indiqué à Fides, Mgr Yusuf Sag a affirmé : « Nous espérons que la nouvelle Constitution mettra en évidence les libertés. Nous voulons une Constitution qui accepte et embrasse tout un chacun comme une mère le fait avec ses enfants. Nous n’avons pas d’attentes différentes de celles des musulmans turcs. En tant que Syriaques chrétiens qui vivons sur cette terre depuis 4.500 ans, nous nous attendons d’avoir les mêmes droits que les citoyens musulmans turcs ».
Selon les représentants présents hier, le problème le plus important est le défaut de reconnaissance juridique de l’Eglise catholique. Mgr Franceschini a fait état d’une « rencontre sincère et cordiale », racontant « une confrontation ouverte dans laquelle tous ont pu exprimer leurs propres opinions ». La question cruciale, a-t-il expliqué, est de recevoir la reconnaissance juridique officielle : certaines Eglises catholiques doivent exercer leur mission en créant des associations et des ONG. Nous, catholiques, ne pouvons pas même réparer nos églises ou gérer de manière adéquate nos propriétés ». Les églises historiques – a-t-il remarqué – « constituent un patrimoine appartenant à l’ensemble de l’humanité et non pas seulement aux personnes appartenant à une seule communauté ». Une note de la Conférence épiscopale, envoyée à Fides, informe que « lors des prochaines rencontres, seront examinés les problèmes de la propriété des églises, des écoles, des hôpitaux et d’autres biens pour lesquels l’Eglise catholique latine possède actuellement des titres de propriété », concluant : « De ces colloques entre les deux parties, commencent à s’entrevoir des possibilités de parvenir, avec patience, à de bons accords ». (PA) (Agence Fides 17/04/2012)


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