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Aysén (Agence Fides) – « Notre population demande la justice à grand cri. Toutes les questions soulevées dans les demandes reflètent un manque d’attention de la part de l’Etat. Et je dis bien Etat et non pas gouvernement parce qu’il ne s’agit pas ici d’être contre ce gouvernement ou contre le précédent ou contre le prochain. Nos demandes ont été faites voici des années, malgré les engagements et les documents signés. Ceci crée un mécontentement et pousse à ses limites la patience de la communauté qui maintenant explose » : c’est ce qu’affirme S.Exc. Mgr Luigi Infanti della Mora, O.S.M., Vicaire apostolique d’Aysén, dans l’un des entretiens accordés aux moyens de communication de masse au cours de ces derniers jours à propos des requêtes de la population locale en ce qui concerne la justice et l’assistance de la part de l’Etat.
L’Evêque a en outre insisté sur le fait que les représentants du mouvement social de la zone sont unis dans leurs demandes et qu’il n’existe pas de manipulation politique au sein du mouvement. Plus de 200 jeunes ont bloqué la route d’accès à l’agglomération, constituée par le pont Presidente Ibáñez sur le fleuve Aysén, la police devant utiliser des moyens anti-émeutes pour parvenir à les disperser au terme de violents affrontements. La situation a dégénéré en violence parce que le gouvernement a ignoré les requêtes des manifestants, articulées en 10 points et qui avaient été présentées depuis une semaine. La population d’Aysén n’a cependant pas été la seule à présenter des requêtes. En effet, les zones de Calama et Arica ont déposé elles aussi des pétitions similaires que le gouvernement ne prend pas en considération, faisant croître le mécontentement. Parmi les requêtes principales, se trouvent les infrastructures, les subventions destinées aux PME et de meilleures conditions de travail. Le gouvernement Piñera a décidé d’envoyer deux Ministres (chargés des transports et de la Santé) afin d’entamer un dialogue mais la population veut faire connaître à tout le pays la situation dans laquelle se trouve la Patagonie chilienne, dans le sud et loin de tout et de tous.
La note envoyée par la Conférence épiscopale du Chili à l’Agence Fides reprend les paroles fortes du Vicaire apostolique : « Ici, nous vivons dans une situation d’injustice, surtout par rapport à d’autres lieux. Par exemple, l’autre jour, on a enregistré un incident à San Pedro de Atacama (Région II) : les tempêtes ont détruit la maison de 15 familles et trois Ministres se sont rendus immédiatement sur place. Ici, c’est toute une région qui se plaint depuis longtemps et il ne se passe rien. Nous estimons que ce manque de justice et d’assistance constitue la plus grande violence à l’encontre de la région d’Aysén. Ce qui explique ces réactions. Certes, nous sommes navrés qu’il existe des situations de violence mais nous estimons que leur origine est justement l’injustice » a déclaré Mgr Infanti. Mercredi 22 février, dans un entretien accordé à Radio Coopérative, l’Evêque a affirmé que la capacité de dialogue pourrait favoriser grandement la résolution de ces problèmes. (CE) (Agence Fides 23/02/2012)
