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Yangoon (Agence Fides) – Ecologistes, chanteurs, poètes, journalistes, pêcheurs, chrétiens, militants, moines, Evêques : tous unis pour « Sauver l’Irrawaddy », le grand fleuve qui traverse le Myanmar du Nord au Sud et constitue la plus importante source d’approvisionnement et de subsistance pour une large part de la population birmane. C’est ce qui arrive actuellement au Myanmar où l’on enregistre une agitation inattendue au sein de la société civile birmane à un moment où le régime semble donner quelque signal d’ouverture à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Ce qui a retenu l’attention de la société est le projet de construction de la gigantesque digue de Myitsone, qui devrait se dresser sur l’Irrawaddy (exactement à la confluence des rivières Mali et N’Mai qui s’unissent pour former l’Irrawaddy) dans le nord du pays. Le projet en question a déchaîné la réaction ainsi que la guérilla de la population d’ethnie kachin et la dure réaction militaire du gouvernement, qui a eu pour conséquence l’évacuation et la souffrance de la population civile kachin des Diocèses de Myitkina et Banmaw (voir Fides 01, 05 et 16/07/2011).
S.Exc. Mgr Raymond Saw Po Ray, Evêque de Mawlamyine et Président de la Commission Justice et Paix des Evêques birmans, remarquant avec satisfaction et comme « un signe positif l’intérêt et le réveil de la société civile » a expliqué à Fides : « A Rangoon et dans les zones environnantes, ont eu lieu ces derniers jours, différentes rencontres de personnes de toute extraction sociale et profession. La population est unie pour exprimer un avis négatif au sujet du projet de digue qui ne concerne pas seulement le peuple kachin. Elle aurait un impact sur l’ensemble de la population, pénalisant les agriculteurs, les pêcheurs, noyant des territoires avec de sérieuses conséquences pour l’environnement. Il est demandé au gouvernement d’abandonner le plan. Avec trois autres Evêques et de nombreux fidèles chrétiens, nous avons participé à un certains nombre de réunions publiques. En outre, en tant que chrétiens, dans le cadre d’une récente rencontre entre la Conférence épiscopale et les responsables des églises protestantes, nous sommes tombés d’accord sur le fait d’écrire une lettre au gouvernement afin de demander qu’il écoute la voix et les préoccupations légitimes de la population. Nous sommes de leur côté attendu que des centaines de milliers de personnes souffriraient de ce projet ».
La digue, en préparation depuis 2005, a provoqué des transferts forcés de milliers de citoyens d’ethnie kachin. Le projet prévoit qu’elle produise de 3.600 ò 6.000 MW de puissance qui bénéficieraient aux territoires chinois. Le projet devrait être achevé en 2018. A la fin de 2009, une équipe de 80 scientifiques chinois et birmans a conduit une étude de 945 pages sur l’impact environnemental, économique et social de la digue, concluant qu’elle ne devait pas être construite. (PA) (Agence Fides 28/09/2011)
