ASIE/NEPAL - L’inégalité entre les sexes favorise l’état de malnutrition chez les femmes népalaises

samedi, 24 septembre 2011

Khalanga Bazaar (Agence Fides) – Au Népal, la discrimination entre les sexes frappe également les enfants de moins de 5 ans qui sont victimes de la malnutrition. Malgré la grande abondance de denrées alimentaires saisonnières à Khalanga Bazaar, siège du district de Jumla, dans le centre ouest du pays, le mois dernier, un enfant de trois ans est mort de malnutrition dans le village d’Urthu. Selon la récente Recherche démographique sur la Santé au Népal (NDHS), 29% des enfants de moins de 5 ans sont malnutris et le phénomène est chronique au centre ouest du pays. Les chiffres du dernier NDHS de 2006 indiquent que plus de la moitié des enfants souffrait de malnutrition chronique. « Les jeunes filles sont négligées parce que l’on estime qu’elles n’ont pas besoin de forces » a déclaré le responsable du programme Decentralized Action for Children and Women. Dans le pays, les femmes vivent une vie difficile à compter du premier jour de leur vie, à la différence des garçons dont la naissance est fêtée pendant six jours. Marchant d’un village à l’autre, les femmes et les jeunes filles sont écrasées sont le poids de grands paniers remplis de pommes, de sacs de riz et d’autres denrées alimentaires alors que les hommes et les jeunes gens marchent sans avoir aucune charge à porter. Malgré les besoins énergétiques importants des femmes, les hommes mangent avant elles et consomment les mets les plus nourrissants, leur laissant souvent seulement des restes. Les femmes ne s’arrêtent pas même de travailler quand elles sont enceintes et leur alimentation demeure toujours très précaire, portant ainsi préjudice à l’enfant à naître. D’une étude, il résulte que près de la moitié des interruption de croissance infantile se vérifie avant la naissance et jusqu’à l’âge de deux ans.
Les fillettes qui ne sont pas nourries de manière adéquate deviennent des femmes qui, par la suite, mettront au monde des enfants souffrant d’insuffisance pondérale, enclenchant ainsi un cercle vicieux et continu. Les mariages précoces, les accouchements précoces et le caractère inadapté des centres sanitaires contribuent à rendre plus précaire encore la santé de la population. Environ un quart des femmes népalaises ont leur premier enfant avant leur 18ème anniversaire et plus de la moitié avant d’avoir 20 ans. L’autoroute de Karnali, construite voici trois ans, a amélioré l’afflux de la nourriture dans la région et les récoltes sont relativement bonnes, dégageant un surplus de légumes et de pommes de terre. Toutefois, à Jumla, on enregistre cette année une diminution de 12% de la nourriture. Dans le district, la précarité alimentaire est prévue pour les six prochains mois du fait des inondations ayant eu lieu pendant toute la saison de la croissance. La Croix Rouge du Népal, le Programme alimentaire mondial et des ONG luttent contre la discrimination en promouvant la participation des femmes aux comités, en cherchant à créer des opportunités d’indépendance économique et en améliorant l’instruction. Toutefois, pour que ces initiatives fonctionnent, les femmes doivent modifier leur situation et exclure les hommes de ce processus. (AP) (Agence Fides 24/09/2011)


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