EUROPE/ITALIE - “La famille dans la télévision italienne” : congrès promu par le Fiuggi Family Festival

jeudi, 23 avril 2009

Roma (Agence Fides) - “C’est devant les yeux de tout le monde que la télévision se substitue souvent, dans l’éducation et dans le divertissement des enfants, le rôle qui depuis toujours revenait aux grands-parents. Aujourd’hui, le grand-père est mort dans la famille italienne. Ou bien il se meurt. Et la perte de ce rôle fondamental a sans aucun doute créé un vide : qui ou quoi en a pris la place, tel est le sujet qu’il convient d’approfondir”. C’est ainsi que le directeur Alessandro D’Alatri a ouvert les travaux du congrès, qui s’est déroulé au Centre des Congrès Empam, à Rome, et qui a été organisé par le Fiuggi Family Festival sur le thème “La famille dans la télévision italienne”, au sujet duquel les manager de la TV publique et privée se sont confrontés avec des experts du Forum des associations pour la famille.
“Autrefois, les grands-parents s’occupaient des enfants en leur racontant des fables et des histoires de famille, renforçant leur identité et en les rendant plus conscient de leurs racines”. Selon D’Alatri – qui prend cette année le relais de Pupi Avati à la présidence du jury international qui jugera les dix œuvres en concours pour la seconde édition du Fiuggi Family Festival, au programme à partir du 25 juillet jusqu’au 1er août – “nous nous trouvons dans une impasse juridique et institutionnelle qui devrait trouver une solution. Aujourd’hui un couple qui fait des enfants est seul. La famille a été oubliée par la législation. J’ai cherché de mettre en lumière ce problème dans le film “Casomai”, centré justement sur les difficultés de l’éducation. Nous sommes en plein paradoxe : le couple divorcé a souvent des avantages par rapport au couple marié, par exemple en termes fiscaux ou aussi pour l’inscription des propres enfants à l’asile”.
Père de deux enfants adolescents, le directeur considère plus dangereux encore que la TV, internet et les jeux vidéo. Parmi les média aujourd’hui à la portée des enfants, le web – soutient D’Alatri – n’est pas seulement beaucoup plus diversifié dans ses contenus, mais il est aussi moins contrôlable. Il ne serait pas mauvais que la télévision enseigne aux enfants et aux jeunes comment utiliser internet. Nous devons nous mettre au travail sur ce sujet et nous devons retourner défendre l’institution de la famille, qui aujourd’hui n’est plus assez protégée par la législation italienne”.
D'Alatri a donc rappelé la nécessité que “dans le cinéma comme à la télévision, il n’y ait pas seulement les données froides du marketing à décider des lignes éditoriales et des sujets à traiter, mais que ce soit aussi les valeurs qui font partie de notre histoire et de notre culture”. Puis il y a quelque extrait biographique : “Depuis que je suis enfant, je m’interroge sur les parentés peu claires de Qui Quo Qua, Zio Paperino, Nonna Papera. Aujourd’hui, un produit de chez Disney, comme The Incredibles, me surprend pour son exceptionnel témoignage de la famille, unie dans les difficultés. Un film, comme Blade, en revanche, je le considère comme violent et contre l’éducation des enfants et des jeunes”.
D’Alatri, ‘catholique distrait’ comme il se définit lui-même, a cité en outre ce qu’a écrit le Pape Paul VI, dans son encyclique Evangelii nuntiandi : ‘c’est fini l’époque des maîtres ; maintenant commence l’époque des témoins’. “Je pense que le témoignage – a-t-il conclu – est la clef de l’éducation et de toute les formes de culture de l’enfance. Même à la télévision. Au fond, je suis par nature un optimiste”. A cette table ronde, ont participé aussi Jaime Ondarza, pour Turner Italia ; Federico di Chio, directeur opératif TV digitale Mediaset ; Gianfranco Noferi, directeur RaiSat-jeune ; Luca Milano, Raifiction et Maria Mussi Bollini, chef de structure des enfants/adolescents et coordinatrice des dessins animés de Rai Tre.
Ondarza, pour Turner Italia (Cartoon network, Boomerang et Boing TV), a défini comme rassurant la présence de D’Alatri dans le cadre d’un discours aussi complexe que celui des rapports entre la famille et la TV, et il a lancé un appel/défi précis aux représentants des Associations pour la famille : la TV – a dit Ondarza – est de fait un model culturel pour l’éducation, et elle établi continuellement des modèles. Pour cette raison, je demande aux familles de continuer toujours et partout à batailler, pour mettre justement au point un programme télévisé toujours meilleur”.
Marcello Giuseppe Ciannamea, vice-directeur de la RAI, a mis en évidence l’importance de la “vision partagée”. “Plus de 50% des bénéfices de la télévision – a-t-il expliqué provient de programmes visionnés par au moins deux membres de la famille. Cela est une donnée d’importance, qui crée un court-circuit entre la télévision et les rapports familiaux. La famille regarde la télévision pour être ensemble, pour se divertir pour réagir entre ses membres. Je souhaite que le monde des associations familiales nous aide, à travers leur expérience, à décliner de la meilleure manière ces trois éléments dans une offre télévisée de qualité”.
Sûrement plus incisif et autocritique, en revanche, a été l’intervention de Maria Mussi Bollini, chef de structure des enfants/adolescents et coordinatrice des dessins animés de Rai Tre. “Nous sommes les premiers responsables – a-t-elle dit. Le problème est grave et on continue de ne pas en parler. Nous avons une énorme responsabilité mais, il est évident, que nous ne l’assumons pas jusqu’au bout. Je dénonce un manque de culture de l’enfance dans la société d’aujourd’hui, tant à la télévision que dans la famille. Chacun fait ce qui lui plait, mais en réalité, le vrai problème est que notre pays n’a pas de culture sérieuse de l’information. Si, moi, parent, j’avais dans l’offre télévisée plus de film pour enfant, je n’aurai aucun problème à censurer un film comme ‘Vacanze di Natale’”.
Également du même avis, celui de Gianfranco Noferi, directeur de RaiSat Ragazzi et responsable de Rai Gulp : “Le niveau baisse, les dessins animés sont remplacés par des séries, déjà à partir de l’âge de sept ans”. Noferi espère une “collaboration entre ceux qui font la TV et les associations familiales pour réaliser ensemble des produits plus adaptés et plus ciblés Les besoins des familles, qui sont pour nous les principaux actionnaires – a rappelé Noferi – sont pour nous fondamentaux”.
Luca Milano (RaiFiction) se dit aussi convaincu de l’importance d’une nouvelle offre télévisée plus ciblée pour les enfants : “Nous produisons des fictions et des dessins animés, et nous pensons qu’il est important qu’il existe une production tournée de manière décisive vers les enfants. Pour la TV du service publique, les valeurs sont importantes et impérieuses”. Federico di Chio, directeur opératif TV digitale Mediaset, a revendiqué comment Mediaset est l’unique plateforme payante au monde qui n’a pas intégré le porno dans ses chaînes. “Faites de la place à cette décision – a demandé Di Chio aux familles – supportez notre choix par une forte prise de position. La télévision commerciale a besoin de sentir votre voix. Dans les 10 dernières années – a-t-il ajouté – le nombre de canaux diffusés en Italie a été multiplié par 15. Il y a beaucoup plus d’offres. Mais cela devient souvent, pour nous, un alibi. Nous ne devons pas être comme cela. La TV doit assumer sa propre responsabilité, en cherchant à concilier ses propres produits avec les attentes et les besoins des familles”.
L’intervention d’Élisabeth de Grassi, directeur des programmes de Disney Channel, est également incisive : “Le premier objectif est celui de stimuler, à travers les produits TV, les conversations à l’intérieur de la famille. Aujourd’hui, les enfants ont toujours moins besoin d’être écoutés et toujours plus besoin d’être guidés. La TV doit fournir une réponse à cette urgence éducative”. Au débat, est intervenu aussi Giovanna Rossiello, présentatrice de la rubrique du Tg1 ‘Fais ce qui est juste’. La journaliste est d’avis que la TV devrait donner plus de place aussi aux choses positives et mettre en évidence les gens bien. L’élément déconcertant – souligne Rosssiello – est que Facebook est le plus suivi de ces produits qui sont engagés dans la promotion et la valorisation de ces valeurs fondamentales”. Les responsables des Associations pour les familles, présents au congrès, se sont déclarés enthousiastes dans l’idée de faire devenir ce congrès une plateforme concrète de travail permanent dans le cadre du Fiuggi Family Festival, “indispensable pour définir une plateforme de partage du travail, capable de caractériser de manière qualitative l’offre TV de l’avenir”.
“L’idée de parler de la famile à la télévision est une idée qui n’a aucune intention provocatrice, aucun processus, aucune apologie – a déclaré Andrea Piersanti, directeur artistique du Festival, promoteur de la table ronde. Nous voulons en revanche ouvrir une table de travail à égalité entre ceux qui font quotidiennement la télévision et les représentants des associations familiales. Les décisions prises à la télévision dérivent à 80% des cas de données de marketing. Ces données, sont pourtant de simples données froides, et bien qu’elles soient très utiles pour les adjoints aux travaux, elles ne peuvent représenter les seuls paramètres dans le choix et la définition d’une ligne éditoriale. Nous voulons donner à ceux qui font la télévision, des informations à chaud, quelque chose en plus d’un simple groupe de discussion, établir des règles pour un langage commun et élaborer des projets à réaliser ensemble. Dans la première édition du FFF, nous avons vérifié qu’il est possible de collaborer. La télévision et la famille sont deux mondes qui sont par la force des choses destinés à se parler”.
A cette occasion, le président du Fiuggi Family Festival (FFF), Gianni Astrei, a rappelé le tremblement de terre qui a touché les Abruzzes et a annoncé que le Fiuggi Family Festival s’unira lui aussi à la grande chaîne de solidarité en accueillant gratuitement à Fiuggi, pendant toute la semaine du Festival, trois familles de la région touchée par le tremblement, sélectionnées par les sections régionales des Abruzzes du Forum des Associations pour les Familles. (Agence Fides 23/4/2009 ; 111 lignes, 1630 mots)


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