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Mogadiscio (Agence Fides)- “Nous sommes profondément reconnaissants au Saint-Père d’avoir rappelé à l’attention de la communauté internationale la situation dramatique du peuple somalien” dit à l’Agence Fides son Exc. Mgr Giordio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique de Mogadiscio, capitale de la Somalie.
Hier, 21 novembre, le pape Benoît XVI dans son discours au terme de l’audience générale, a dit suivre « avec impatience les douloureuses nouvelles concernant la situation humanitaire précaire de la Somalie, notamment à Mogadiscio, de plus en plus affligée par l’insécurité sociale et par la pauvreté ».
« Le total des réfugiés somalien a atteint le chiffre d’un million de personnes, dont 400.000 sont des réfugiés de longue date. La crise somalienne s’est en effet aggravée dans les derniers mois : ces trois dernières semaines, au moins 200.000 personnes se sont échappées de Mogadiscio » rappelle à Fides Mgr Bertin.
« Je me rends compte qu’il est difficile d’intervenir dans une réalité compliquée comme celle somalienne, mais la communauté internationale doit prendre ses responsabilités et venir au secours d’une population qui est à bout. L’ex-président de Djibouti disait, en parlant de la Somalie, qu’il est extrêmement difficile d’arrêter un homme qui veut brûler sa maison. Cela signifie que c’est aux somaliens en premier de chercher une solution pour ramener la paix dans leur pays. Pour cette raison je renouvelle l’appel à la diaspora et aux personnes les plus raisonnables à l’intérieur de la Somalie pour qu’elles agissent » dit l’Administrateur apostolique de Mogadiscio, qui dans une précédente interview à Fides avait indiqué dans l’implication de la diaspora une ligne d’action possible pour résoudre la crise somalienne (cf Fides 13/11/2007).
Les leaders religieux somaliens réunis à Hargheisa, la capitale de la République autoproclamée indépendante du Somaliland, ont publié une déclaration pour la résolution du conflit et la construction de la paix. « Il s’agit d’un document très important » dit Mgr Bertin. « Un des passage qui m’a le plus frappé est celui dans lequel on affirme accepter les autres religions ».
« Pour l’instant je n’ai pas d’informations précises sur les leaders religieux qui ont élaboré le message. Je peux cependant dire qu’en Somalie on distingue deux courants islamiques. Le premier est celui traditionnel lié au soufisme et aux confraternités religieuses. Il s’agit d’un islam qui veut la paix et avec lequel le dialogue est possible. L’autre, plus récent, est l’idéologie courante, liée à la politique, qui encourage une vision extrémiste de la religion » explique Mgr Bertin. « Avec le premier courant religieux on peut et on doit dialoguer pour ramener la paix en Somalie ».
« Même dans une situation difficile, comme celle de la Somalie, la collaboration entre catholiques et musulmans est possible » affirme Mgr Bertin. « Entre Mogadiscio et Afgoi, il existe un camp pour réfugiés dirigé par une femme somalienne, qui est médecin. Cette structure reçoit des aides de la CAFOD (la Caritas britannique), de Caritas Italie, et du Christian Relief Service, qui travaillent avec une ONG islamique anglaise, l’Islamic Relief : la collaboration entre personnes de différentes religions est excellente » conclut l’Administrateur apostolique de Mogadiscio. De même le dispensaire de Baidoa, au Nord-Ouest de Mogadiscio, est une structure catholique, ouverte à tous, qui travaille dans des conditions difficiles. A Pâques dernier Sa Sainteté Benoît XVI a décidé de destiner la collecte de la messe « in Coena Domini » du Jeudi Saint à ce dispensaire. (L.M.) (Agence Fides 22/11/2007 lignes 43 mots 585)
