AMÉRIQUE/HAÏTI - TIMKATEC : une espérance pour les jeunes vulnérables, une initiative des salésiens pour lutter contre la délinquance juvénile

Pétion-Ville (Agence Fides) - De l'informatique au bâtiment, de la plomberie à l'électricité, de la pose de carrelage aux plateformes Windows, de la cuisine à la couture et à la cosmétologie, voici quelques-uns des cours sur les métiers manuels proposés à 94 jeunes Haïtiens diplômés de la structure professionnelle salésienne à but non lucratif « Timoun Kap Teke Chans » (TIMKATEC) à Pétion-Ville. Alors qu'Haïti est confronté à une insécurité croissante, où de nombreux jeunes sont recrutés par des gangs, ces cours ont représenté un moment d'espérance et de fête, démontrant que même avec peu, on peut faire beaucoup.

Les violences incessantes perpétrées par les gangs qui affligent le pays depuis l'année dernière ne cessent pas. Les dernières nouvelles rapportent un massacre sanglant perpétré entre le 11 et le 12 septembre dans le village de pêcheurs de Labodrie, situé au nord de Port-au-Prince, capitale d'Haïti. Selon les médias locaux, au moins 50 personnes auraient été tuées lors d'une attaque menée par des bandes armées. Immédiatement après l'agression, les assaillants auraient incendié le village, semant la terreur parmi la population et contraignant de nombreux habitants à fuir.

L'initiative des missionnaires salésiens vise à échapper à l'emprise de la délinquance juvénile et, avec la 19e édition intitulée « Les éclaireurs de demain », elle a réuni des jeunes participants provenant principalement de Pétion-Ville et des environs, afin de les former pour qu'ils soient prêts à s'intégrer sur le marché du travail. L'année de formation a été difficile, mais riche en satisfactions et en espoirs pour l'avenir. Les jeunes ont reçu leurs diplômes respectifs dans la chapelle « Don Bosco » de Pétion-Ville, où ils ont également pris part à la célébration eucharistique dans la chapelle salésienne en compagnie de plusieurs centaines de parents et d'amis.

TIMKATEC est une ONG haïtienne fondée en 1996 par le père Joseph Simon, salésien haïtien (1929-2023). Cette organisation caritative soutient et forme des enfants et des jeunes vulnérables, principalement à Port-au-Prince, en leur offrant une formation professionnelle, une éducation de base, un logement, de la nourriture et des soins essentiels. Le responsable actuel est Don Grégoire Laguerre, SDB.

Actuellement, plusieurs milliers d'enfants en Haïti ne sont pas scolarisés. Selon l'Office des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime et l'UNICEF, 25 à 30 % des membres des gangs sont mineurs. Les jeunes non scolarisés ou insuffisamment formés sont des proies faciles pour les groupes criminels, victimes de la précarité et de la fragilité de leur environnement, et beaucoup d'entre eux finissent par participer à des activités illégales pour assurer leur subsistance quotidienne. C'est pourquoi, selon une note diffusée par les salésiens, TIMKATEC s'est toujours engagée à lutter contre ce danger par le biais de la formation professionnelle, malgré le soutien limité des structures étatiques. Sans grands moyens, mais avec l'aide d'œuvres caritatives, l'organisation offre une formation aux métiers qui peuvent contribuer à sauver les garçons et les filles les plus exposés.

« L'autorité de l'État s'effondre », a déclaré le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, par l'intermédiaire de son porte-parole Stéphane Dujarric, « tandis que les groupes armés renforcent leur emprise sur Port-au-Prince et les régions environnantes, forçant les familles à fuir et bouleversant la vie quotidienne ».

(AP) (Agence Fides 17/9/2025)

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