AMERIQUE/VENEZUELA - "N'attendons pas que les choses s'améliorent d'elles-mêmes. Confiants dans l'aide de Dieu, prenons des risques ensemble pour construire un meilleur pays"

lundi, 16 janvier 2023 situation sociale   droits fondamentaux   pauvreté   conférences épiscopales  

Caracas (Agence Fides) - " Notre société est paralysée par l'inertie et la résignation, par le manque d'espoir, par l'expérience accumulée de multiples manquements, de contradictions répétées, de violations impunies des droits fondamentaux, de mensonges flagrants, de promesses non tenues ", c'est pourquoi les évêques vénézuéliens lancent un appel à tous les Vénézuéliens, reprenant l'exhortation de Jean-Paul II lors de sa deuxième visite pastorale dans le pays en 1999. "Aujourd'hui, il est temps de nous réveiller de notre prostration, disent-ils, de nous dépouiller de toute trace de résignation, d'indifférence ou d'égoïsme. Faire prendre conscience de notre dignité humaine et de notre responsabilité partagée. Levons-nous et marchons ensemble pour semer l'espoir, agir avec détermination, cultiver les valeurs et promouvoir une manière de faire de la politique fondée sur le bien commun et non sur des intérêts particuliers ou des fins idéologiques".
L'Exhortation pastorale, publiée au terme de l'Assemblée plénière ordinaire de l'épiscopat vénézuélien (voir Fides 9/1/2023), s'inspire de la citation biblique "Au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche... D'un bond, il fut debout et marchait" (Actes, 3, 6b. 8a)". Les évêques s'adressent non seulement aux fidèles catholiques, "mais aussi à tous les hommes et femmes de bonne volonté de notre pays : ceux qui pensent comme nous et ceux qui ont d'autres visions, parce que le Venezuela est notre maison commune, les problèmes, qui sont communs à tous, nous affectent et nous interpellent de la même manière".
Le Venezuela continue de vivre une "réalité qui nous paralyse", en raison de la profonde crise sociale, économique et politique, avec l'un des taux d'inflation les plus élevés au monde et une monnaie nationale en dévaluation continue, qui rend la vie des Vénézuéliens de plus en plus compliquée jour après jour. Cette situation, rappellent les évêques, a forcé plus de 7 millions de personnes à quitter le pays, selon les données de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, "générant le plus grand flux migratoire en Amérique latine et dans les Caraïbes au cours des 50 dernières années". Un exode, surtout des jeunes, qui ne s'arrête pas et qui appauvrit le présent et l'avenir du pays".
Depuis quelque temps déjà, les évêques ont formulé des propositions concrètes pour trouver des solutions à cet état de fait et, à cette occasion, ils renouvellent "l'urgence de la recherche d'une plus grande unité nationale qui permette la réinstitutionnalisation démocratique du pays, en retrouvant ce terrain commun de rencontre qui devrait être le texte et l'esprit de la Constitution nationale". Ils réaffirment donc qu'"aujourd'hui, il faut reconstruire le pays", et invitent donc tous les croyants et les personnes de bonne volonté à ne pas se laisser voler l'espoir, à passer de la complainte à l'action libératrice : "Dans chaque diocèse, paroisse et communauté, dans chaque lycée et université, dans chaque entreprise, bureau et magasin, faisons face à la paralysie nationale, et que chacun se demande ce que je peux faire, combien je peux contribuer en plus, combien et dans quels domaines je peux passer du je au nous, en élevant et en multipliant le bien que nous produisons".
Une fois encore, les évêques se joignent au "cri de notre peuple" et, avec le Pape François, élèvent la voix pour demander qu'il n'y ait "aucune famille sans maison, aucun agriculteur sans terre, aucun travailleur sans droits, aucun peuple sans souveraineté, aucune personne sans dignité, aucun enfant sans enfance, aucun jeune sans opportunité, aucune personne âgée sans une vieillesse vénérable". Ils répètent donc qu'il est nécessaire de se réveiller "et de ne pas rester immobile, en attendant que les choses soient réparées par d'autres ou qu'elles s'améliorent par elles-mêmes. Nous devons nous lever, en faisant confiance à l'aide de Dieu, et prendre courageusement des risques ensemble pour construire un meilleur pays". (SL) (Agence Fides 16/1/2023)


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